lundi 29 mai 2017

Ground Control le retour

    "Ground control to Major Tom...."

     Ce que je préfère je crois quand vient l'été c'est la multitude de lieux éphémères qui s'ouvrent partout dans Paris, et qui rivalisent d'imagination pour investir les endroits les plus improbables. Entre les perchoirs, les chalets, les terrasses cachées, les ateliers abandonnés, les fermes urbaines, les entrepôts désaffectés et j'en oublie... il y en a pour tous les (bons) goûts.

This is Major Tom to ground control.. I'm stepping through the dooooor
   L'un des fers de lance de cette philosophie popu-up est le Ground Control (ou Grand Train selon les années) et la bonne nouvelle, c'est qu'il a rouvert le we dernier.

Vin bio, street food et pote âgé..
Ground Control versus Ground Train

    Après plusieurs années dans le 18ieme où ils avaient pris le (ground) contrôle de l'ancienne gare de la Chapelle, l'équipe a décidé de se recentrer et donc cette année c'est dans des entrepôts SNCF tout proche de la Gare de Lyon que le Ground Control a installé son lieu de vie.

Les cantines sont installées dans des bus
    Bon autant le dire tout de suite, on est loin de l'alchimie de l'an dernier avec les vieilles locos qui se mariaient aux cantines et aux bars atypiques... Je ne comprends pas bien pourquoi l'équipe a changé de lieu, mais le résultat est décevant.



  Le recentrage a viré la clientèle familiale et bobo, la fréquentation s'est considérablement rajeunie,  et comme il n'y a pas grand chose à faire ca picole dur. Les différents bars à thèmes ouvrent tard et les uns après les autres, résultat les premiers ouverts sont pris d'assaut. Passé 17 heures ca temporise sévère à l'entrée car le lieu est petit et ne peut contenir tout Paris à un instant t, corollaire :  longue file d'attente à l'extérieur.

Flagrant délit de dopage à la bière
   Cela dit tous les ans le départ est foireux et il faut attendre 15 jours que tout se mette en place, nous nous sommes promis d'y retourner dans quelques temps et de nuit pour voir si ce n'était qu'un faux départ, ou si cette année c'est vraiment raté.

Comme toujours nourritures de l'esprit rejoignent nourritures terrestres
  Après il faut avouer que le Grand Train avait mis la barre très haut, pour se faire plaisir petit flash back ...

Ground Train 2016, BBQ
Ground Train 2016, les cantines bios
Ground Train 2016, les vieilles locos
  A suivre donc, et pour ceux qui souhaitent se faire leur propre opinion toutes les infos ici

  Bonne soiree

  N.

mardi 23 mai 2017

Chantilly à Chantilly

     La vie de château autour de Paris ne s'arrête pas à Versailles et Fontainebleau, de nombreux jolis petits domaines ayant tous marqués l'Histoire de France à leur façon se cachent  au cœur des forêts alentours.

Balade en pays de Chantilly
   Chantilly est sans doute parmi ceux là l'un des plus dépaysant, à la frontière avec la Picardie (autrement dit à 30 bornes au nord de Paris) il tient plus du grand manoir que du chateau fort bien mastoque; balade au pays de crème fouettée...

Le château moderne
Un peu d'histoire...

      A la base une forteresse médiévale sous Louis VI servant à contrôler l'accès à Paris, le château va être pillé et va passer pendant longtemps de familles en familles jusqu'à ce que les Montmorency mettent la main dessus et le modernisent. Mais les Montmorency sont aussi indisciplinés que les proprios précédent et Louis XIII (déjà, le temps passe vite) va s'occuper d'eux.

Le ciel s'obscurcit pour les Montmorency 
    De nouveau trimballé à gauche à droite, le domaine fini par tomber dans l'escarcelle de la maison Condé (branche des Bourbon), famille également frondeuse.

     "The world is full of kings and queens,
      That blind your eyes then steal your dreams
       It's heaven and hell.."



     Louis II de Bourbon surnommé le Grand Condé (surnom très drôle en langage marseillais) va alors faire appel aux stars du moment (Le Nôtre etc..) pour transformer le domaine en lieu d'exception et y recevoir tout le gotha.

Vampire mood
     La Bruyère, Bossuet, La Fontaine... tout le beau monde se presse aux fiestas données au château sous la direction du master chef François Vatel. Molière va y écrire et y jouer plusieurs pièces, Louis XIV y sera même reçu à l'occasion des réconciliations.

Open space
   Plusieurs générations de Condé vont transformer de fond en comble le parc et le château qui n'a plus grand chose à voir avec la grosse bâtisse médiévale des débuts, tout en y constituant une grande collection d'art.

Vive la République, et Vive la France
   Puis vient la révolution, Louis V Joseph le dernier des Condé est contraint à l'exil; le chateau sera malmené pendant des dizaines d'années jusqu'à ce que Louis puisse y revenir à l'âge de 78 ans.

"Miroir ô mon Miroir, qui organise les meilleures fiestas ? "
    Après la disparition des Condé la propriété reviendra au Duc D'Aumale qui la remettra sur pieds et, ne voulant pas que quelqu'un lui succède, lèguera tout le domaine à l'Institut de France à la condition que l'intégralité soit préservée et accessible à tous.

Family business
Les journées des plantes

    Bon on a pas choisi le meilleur weekend pour aller à Chantilly car une partie des jardins était occupée par "les journées de plantes", rendez-vous mondial des passionnés de fleurs et autres arbustes.

Les journées des plantes
     Les plus grands pépiniéristes, collectionneurs et autres paysagistes exposent leurs plus belles oeuvres pendant trois jours. Coté fréquentation vous voyez la rue de Lappe un samedi soir, ou encore le festival "ta parole" à Montreuil  Et bin c'est pas trop ça, c'est ni jeunes ni bobos, plutôt retraités avec quelques quinquas qui en pleine midlife crisis se demandent si pour redonner un souffle ils vont refaire leur vie avec la jolie fille qui tient l'accueil de la salle de sport, ou bien se lancer dans les fleurs....

Poison...
La Chantilly pour finir
   
      La légende veut que la crème Chantilly ait été inventée à Chantilly par Vatel. Aussi il faut absolument aller déguster un pot de crème au café du chateau,

Le secret pour sculpter son corps
   Il faudra ensuite plusieurs années de footings pour éliminer tout ça, mais le jeu en vaut définitivement la chandelle. 

Balade en photos
   
     Le chateau, le parc, la crème, tout là bas justifie qu'on y consacre une après midi d'automne ou de printemps, petite balade en images...

Le domaine est niché au cœur d'une forêt dense avec les stars
Le bordel organisé des jardins anglais
Temple de Venus en autre Ile d'Amour devaient être des hauts lieux de la drague lors des grosses soirées
Balade bucolique le long du grand canal
La Bibliothèque, l'une des pièces les plus saisissantes
Les vitraux mystiques de la chapelle
   Je finirai en ayant une pensée pour nos amis anglais qui ont payé cher hier les errances d'un monde qui semble avoir perdu son orbite. Mais ils ont déjà su montrer dans leurs darkest hours sous Churchill  qu'il leur en fallait beaucoup plus pour se laisser impressionner. La meilleure réponse est de ne rien changer et de ne surtout pas se diviser, vive l'Angleterre, vive les sorties et les concerts, et vive la France.

   Bonne soirée

   N.


mercredi 10 mai 2017

Salon du fantastique et des mondes imaginaires

   En ce weekend d'élection où pour beaucoup peu importe le résultat le monde qu'on nous prépare s'annonce plus sombre, les mondes imaginaires restent des valeurs refuges sûres. Le Salon Fantastique revient sur Paris pour sa cinquième édition: plongée au cœur des contrées imaginaires où tout est possible dès lors qu'on a du cœur.

Steam punk attitude
   Difficile donc de trouver un geek dans Paris ce weekend, ils étaient tous au Salon Fantastique qui est aux passionnés d'heroic fantasy ce que le salon bio-equitable-quinoa-yoga est aux bobos franciliens: un incontournable. Petite balade dans un monde qui n'a pour seules barrières que les limites de l'imagination.

Pause hydromel
Jeux de Rôles ??? 

   Milieu des années 1970, Gary Gigax fonde les éditions TSR et créé le premier jeu de rôles culte "Dungeon & Dragons" dans lesquels les joueurs incarnent des personnages fortement inspirés des œuvres de Tolkien, et qui sont plongés dans des scenarios torturés peuplés d'elfes noirs, de géants chaotiques et d'orques sanguinaires.

Lycanthropes et elfes noirs au combat
   Du papier, un crayon, une gomme, quelques dés bizarres, et c'est parti pour des nuits entières à évoluer dans des sous-terrains insalubres infestés de gobelins. Des étés entiers sans voir le soleil bref, on est entre le jeu de société et la secte. Puis au cours du temps les mondes se sont diversifiés, avec l'arrivée gothique des vampires de Chicago, ou encore la déferlante des grands anciens échappés de l'esprit malade d'H.P Lovecraft .



    L'avantage c'est que les imposants bouquins de règles de jeux ou ceux qui décrivaient les mondes n'étaient vendus qu'en anglais, et à l'époque pas de google trad. Je pense qu'à 14 ans l'amateur de jeux de rôles avait un vocabulaire plus étoffé que celui d'un prof d'anglais fraichement diplômé, mais pas facile de placer hit dice, bastard sword ou werewolf dans une conversation.


Inspiration, monstres et bières
   L'inconvénient est que l'incarnation des personnages pouvait parfois aller trop loin, certains s'identifiant un peu trop à leur alter ego virtuel, au point de souffrir dans la réalité quand leur personnage souffrait dans leur imaginaire.


Tout ce qui erre n'est pas perdu
     Avec les années les mondes sont devenus beaucoup plus modernes, plus pops, plus sombres aussi. Si j'en juge au Salon, c'est le courant steampunk qui domine définitivement le genre.

Vous prendrez bien un pistole étranger
Le salon fantastique  


     Un peu dans la lignée de la Japan ou de la Comic Con, le Salon Fantastique est une espèce de foire pour passionnés des mondes imaginaires. Mais là on est loin des écrins habituels à ce genre d'évènements: le salon se tenait au Paris Event Center, qui malgré un nom plutôt branchouille n'est en fait qu'un vague entrepôt presque insalubre Porte de la Villette.

Créature sylvestre en exploration urbaine
    Mais parait-il le Salon Fantastique croit de 30% à chaque édition, on peut donc imaginer (le comble pour le salon de l'imaginaire) qu'ici  un an ou deux il soit accueilli dans un lieu plus sympa et accessible, comme la Grande Halle de la Villette qui s'y prêterait bien.

Facebook time pour la Fée des bois
   Niveau fréquentation on a un gros tronc commun avec la Japan et la Comic Con, les cosplays étant de haut niveau, ici pas de déguisement à moitié: on fait à fond ou on fait pas. Petite ballade en images...

Les danseuse orientales réchauffent le hangar

Les artisans des contrées imaginaires étaient présents

Concours de Cosplay, l'attente des candidats
L'immense loup garou et sa belle captive ont déchiré le concours
Le jury est impitoyable
A la taverne maudite c'est retrouvaille de vieux pirates
She got the look that kills
Purple maid, puurple maid...
Un petite fiole de protection ou un filtre d'amour avant de quitter les lieux
   J'adore passer du temps au milieu des doux rêveurs qui s'évadent pour imaginer un présent meilleur. Il y a d'ailleurs une porosité entre les mondes de l'informatique, du métal et du roleplay: entre deux cosplays on pouvait croiser des teeshirts "Erreur 104" ou des patchs "kill'em all" des Metallica.


La chorale des geek singers qui chante... des airs de jeux vidéos
Inquiétants...
        Vivement la Japan cet été, et  bonne chance au passage au nouveau président qui aura fort à faire avec un royaume à protéger, ainsi que des contrées voisines amies ou hostiles qui, pour le coup, sont tout ce qu'il y a de plus réel.

        Bonne soirée  

         N.


lundi 1 mai 2017

Culture geek et super héros à Art Ludique

  Retour ce weekend à Art Ludique, le musée geek de la Cité du Design et de la Mode propose depuis quelques semaines une expo sur l'aube des super-héros, les débuts de la maison d'édition américaine DC Comics. L'expo raconte la genèse de cette nouvelle mythologie qui a vu le jour dans les années 30, et qui reste aujourd'hui un des fers de lance de la pop culture.
  
L'aube des super héros,
 Une nouvelle Mythologie

   A la sortie de la crise de 1929 le gouvernement américain de Franklin Roosevelt (qui n'est pas juste une station phare du métro parisien) lance le New Deal, une série de mesures de relance de l'économie et de lutte contre le chômage à l'attention de de ceux que la grande dépression a laissé sur le bas coté.

Une petite affluence, mais l'expo dure plusieurs mois.
   S'en suit une nouvelle vague d'espoir et de forte créativité qui va engendrer entre autres le premier des super-héros, celui qui porte depuis les années 30 aux yeux des américains les valeurs de leurs pays, le gars en collant bleu et cape rouge: Superman.

Oh mon dieu de la kryptonite verte, la pire...
    L'expo raconte donc la naissance et les débuts des premiers super héros à la fin des années 30.  On y apprend par exemple que le créateur de Batman (qui a suivi de près la naissance de Superman) était un grand fan de Zorro et s'en est grandement inspiré pour créer son vengeur masqué. Il y a beaucoup de clins d'œil dans les œuvres, les parents de Bruce Wayne sortent par exemple d'une projection de Zorro le soir ou ils vont être assassinés.

La pléiade de super vilains, Joker et Cat Woman en têtes
    L'expo est sombre et colorée à la fois, on peut y voir des couvertures d'époques, des planches originales, les CV de tous les super vilains, les costumes portés dans les films... C'est très intéressant par exemple de voir l'évolution du Pingouin, qui apparaît sous les traits d'un richissime et élégant notable dans les années 40, loin de l'interprétation très animale de Danny Devito à l'écran au début des années 90. Mais la star des bad ass reste bien sur le Joker que Jack Nicholson a porté au panthéon des super méchants dans le film de Tim Burton.

L'envoutante Harley Quinn
    Intéressant aussi les parallèles entre les villes imaginaires Métropolis et Gotham City avec la ville de New York. Intéressant encore le changement amené dans les scenarios avec l'avènement de la contre culture, les super héros vont commencer à s'engager dans des combats politiques et les droits citoyens, souvent très proches de la réalité.

Une petite projection avant de quitter
     Bref en sortant les Suicide Squads ou encore les origines divines de Wonder Woman n'auront plus aucun secret pour vous. Au passage la jolie Harley Quinn fait des émules, j'ai encore croisé hier soir dans un bar "animé" de Bastille une lolita portant les fameuses couettes roses et bleues.


La nouvelle Wonder Woman ferait presque oublier Linda Carter
    J'ai pour ma part appris à lire entre autre avec San Antonio du génial Frédéric Dard et les Marvel, la maison concurrente de DC-Comics sous la houlette de Stan Lee. Contrairement aux personnages de DC-Comics qui sont nés dans une période optimiste et de course à la technologie, qui sont souvent d'origine extraterrestre ou divine, ceux de Marvel (X-Men, Daredevil, Hulk...) sont apparus dans une période crispée pendant la guerre froide, et sont pour la plupart de simples humains victimes de cette technologie difficile à maitriser.


Les trois fleurons de DC-Comics
      Ce qui nous donne une belle brochettes de mutants irradiés, des personnages plus torturés et plus nuancés, souvent sur le fil du rasoir, définitivement plus intéressants, et loin des héros aux postures de demi dieux grecs de DC-Comics. A quand donc une expo Marvel ?

La Cité de la Mode et du Design

Le café OZ ouvre sur le toit des docks

   Joli coup pour la chaine australienne de pubs qui s'installe en face de l'incontournable Nouba sur les toits de la Cité de la Mode. Difficile de se faire une idée mais à première vue la Nouba n'a pas beaucoup de soucis à se faire, après faut voir en soirée car le café OZ à dans l'idée de faire venir les meilleurs DJs.

La terrasse du Café OZ
   Samedi il y avait le tournage d'une scène de cascade devant les docks (peut être le dernier Mission Impossible), aussi les roadies (je ne sais pas comment on dit pour les films) et autres cascadeurs se sont tous retrouvés devant le bar à bière, ambiance un peu english éthéré à la clé.

La danse de la fontaine émergente

 A deux pas de la Cité de la Mode au milieu d'une petite place cachée se trouve un de ces endroits insolites qui font le charme du Paris secret: la danse de la fontaine émergente. Cette oeuvre de l'artiste chinois Chen Zhen représente un dragon qui bondit de terre à plusieurs endroits.


  L'eau circule à forte pression à l'intérieur du dragon, et parait-il que le soir il y a des jeux de lumière. Le dragon jaillit de l'usine de production non potable de la ville de Paris.

L'artiste chinois ne verra jamais son oeuvre, il va mourir alors qu'elle n'est qu'à l'état de plans.
Apres sept ans de travaux le dragon du 13ième peut enfin rugir
    Que ce soit pour les expos, pour la fontaine (quand elle fonctionne), ou juste pour boire un verre dans un super cadre avec une super vue, n'hésitez pas à aller faire un tour sur les Docks.

  Bon 1ier Mai

   N.