mardi 23 août 2016

Un tour de Grand 8 à la Réserve

    On était parti ce dimanche pour une virée à la Manufacture 111 un centre de créations urbaines situé près de chez moi, mais nous nous trouvâmes fort dépourvus lorsque la manufacture exceptionellement fermée fut..
 
   Du coup après quelques tergiversations Jenny eut une idée Jennyale en nous proposant d'aller découvrir La Réserve,  le nouveau lieu incontournable du street art parisien.
 
Des bises de l'intérieur d'un estomac
   Il faut imaginer un immense hangar industriel voué (hélas) à la destruction, et qui va proposer pendant 5 mois une superbe immersion dans l'art urbain.
 
Bienvenue à La Reserve
La cour de la Réserve
     
    Lorsqu'on arrive à La Réserve on est vite plongé dans le vif du sujet avec les graphistes qui peignent en live dans la cour. Le lieu est éphémère comme tout ce qui se fait de sympa sur Paris cet été, mais pour le coup celui là ne rouvrira pas car il doit être détruit en octobre.

Bomb walls, not humans
La cours de La Reserve
 Un tour de Grand Huit 

     L'expo du moment c'est Grand Huit, une attraction urbaine qui propose un parcours en forme de  8 permettant de traverser des mondes totalement loufoques et colorés.


Le hangar de 2000m²
   C'est donc une cinquantaine d'artistes qui ont contribué à faire vivre les derniers mois de ce hangar dans un panache de créativité, un travail collectif qui n'est pas commun chez les rois du street art, petite balade en images...


Une balade poétique

Pop
Chamanique
Etrange
Très photogénique
Animale
   Bon je vais arrêter là pour pas trop en montrer, il y a une foule de choses à voir, pour trois euros en plus c'est cadeau.

Une balade pleine d'émotions
Un lieu d'échanges et de rencontres

 
     Au delà de l'expo la Reserve est un vrai lieu d'échanges, avec en plus un bar pop electro qui fait des punch costauds. 


     La fréquentation est éclectique, plutôt branchée, on peut jouer au baby et même aux cyclopes.    
Les cyclopes
  

    N'hésitez pas à y courrir, en octobre ca sera trop tard, nous on s'est vraiment régalés, les infos ici
 
  N.

 

samedi 20 août 2016

Petite soirée impro au Palais de Tokyo

  J'aime le Palais de Tokyo au point de m'y être abonné, et quand on est abonné on peut improviser des visites sans avoir potassé le programme, juste au feeling. 
 
Tokyo tape


     Hier soir en compagnie de la fille d'un pote et d'une de ses amies on s'est donc improvisé une chouette visite surprise dans le centre d'arts le plus gothico-intello-barré de Paris. 
 
 Houellebecq, "rester vivant"
    
     Michel Houellebecq même si on ne l'a jamais lu on ne peut pas ne pas le connaître, ne serait ce que pour son coté agaçant et polémiste. Le Palais de Tokyo lui consacre donc une grande expo, non pas une expo sur lui, mais une expo faite par lui.
 
Une expo souvent torturée
      L'un des plus grands auteurs français a donc eu carte blanche pour faire rentrer ses fans et ses détracteurs dans un univers poétique parfois, dérangeant souvent.
 
Un aspect moins connu de Houellebecq, son amour de la photo
     L'expo se présente comme un labyrinthe parfois sombre, parfois lumineux et coloré, ou l'auteur présente tour à tour ses fantasmes, son mal-être et ses centres d'intérêts. Parmi ses centres d'intérêts on pourra noter les jolies filles et, plus surprenant, cette grande pièce consacrée au tourisme.
 
Quelques passages un peu sulfureux pour soigner la légende
L'intérêt tardif de l'auteur pour le tourisme
    Je pense que les fans de l'auteur verront dans l'expo beaucoup de références à son œuvre (à commencer par le titre), mais pour ceux qui comme moi ne l'ont jamais lu on passe quand même un très bon moment en enchainant les différents univers qui le hantent et ne laissent pas indifférents.
 
Les autres expos du moment
    
    Le truc sympa au Palais de Tokyo c'est qu'il y a toujours beaucoup d'expos, donc forcément même si on aime pas tout il y en a toujours une qui vous transporte ou vous touche.

Même les vestiaires sont design
     On pourra donc voir dans le désordre Mika Rottenberg, une artiste  d'origine sud américaine qui propose une balade complètement disjonctée dénonçant au travers de films et d'installations délirantes les ravages du monde du travail sur les corps. Au passage l''entrée de l'expo de Rottenberg est géniale.

Les films engagés et bien barrés
Des installations où il vaut mieux lire les explications pour comprendre ou elle a voulu en venir
   Il y a parfois l'installation "foutage de gueule", là je décernerais la palme au sud africain Bopape pour son Untitled (of occult instabilty).

Occult instablity....mouais
    Il y a comme d'habitude une bonne dizaines de mondes totalement différents à visiter sur les trois niveaux, et comme toujours le sous sol offre une balade délirante au milieu d'œuvres diverses rassemblées sous le nom de Palais des Monteurs. 
 
Le Palais des Monteurs

Toujours une ambiance particulière dans les sous sols du palais
     Petit film d'ambiance  pour terminer la balade, "dont be a pussy"
 
  
 
      Comme d'habitude une bonne soirée bien dépaysante au Palais de Tokyo, si vous êtes de passage sur Paris n'hésitez pas à y aller, en plus contrairement aux autres le Palais ferme à minuit.
 
       Le Palais de Tokyo a été mon premier article blog, je le remets par pure nostalgie
        
       Pour la suite des balades dans les petits musées parisiens comme le Musée Picasso ou encore le Musée de la Vie Romantique.
 
 Bonne soirée
 
   N.
  
 

lundi 8 août 2016

L'Observatoire de la Lumière

    N'étant ni fan de Buren, ni du groupe LVMH, et même pas du Bois de Boulogne, aller voir la dernière œuvre de Daniel Buren à la Fondation Louis Vuitton située au cœur du bois je voyais ça plutôt comme un petit challenge, et j'avais tort car le mariage est réussi. 
 

#FLV

L'observatoire de la Lumière...
    
    Buren c'est ce gars grisonnant qui a quitté les ateliers pour travailler "in situ" (formule de son invention), c'est à dire dans des lieux publics ou ouverts au public. Le gars est passionné par les bandes et les couleurs, ce qui fait dire à certains (comme moi) que c'est de l'art un peu facile.
 

La Fondation relookée par Buren
    Pour ceux qui connaissent Palais Royal, les colonnes rayées blanches et noires tant décriées et bien c'est Buren (toujours des bandes au passage), mais je dois avouer que je les aime beaucoup. 
 
Buren a relooké la fondation en collant des stickers de toutes les couleurs (en bande) qui projettent de la couleur au sol
    De même, j'étais allé voir une de ses "installations" sous la verrière du Grand Palais qui consistait en des "parasols" transparents en plastique de toutes les couleurs. La lumière du soleil en passant au travers des prismes colorés dessinait au sol des cercles multicolores. Encore une fois très facile, mais la balade au milieu des cercles de couleur était géniale.

Les terrasses offrent des vues splendides sur le jardin d'acclimation et le bois
    Il s'est je pense fortement inspiré de ses fameux "parasols" pour recouvrir les 3600 verres qui constituent les "voiles" (la fondation rappelle vaguement un bateau de cristal) de prismes colorés. Encore une fois c'est laborieux, ce n'est pas le plafond de la Chapelle Sixtine, mais c'est terriblement réussi et la balade dans ce caléidoscope de couleurs est des plus agréables.
 
Balade photogénique, les appareils crépitent
    Alors je ne sais pas si Buren est un escroc ou un génie, peut être un peu les deux, mais les trois "installations" que j'ai visitées et bien j'ai beaucoup aimé, même si ca me coute de le dire.
 
La proue du "vaisseau"

     Par contre quitte à aller visiter cet "Observatoire de la Lumière" tout est dans le nom, il faut y aller par grand beau temps un peu comme ce dimanche, sinon...

 
Et sinon la Fondation ?

   Officiellement cette fondation dédiée à l'art moderne a pour but de pérenniser le mécénat de LVMH.  Officieusement je pense qu'elle est un symbole de la toute puissance du groupe, et aussi le fruit d'un concours de bite que se livrent Bernard Arnault (LVMH) et son rival François Pinault (même les noms riment) qui a lui fait ériger sa fondation Pinault à Venise.


11 galeries sur trois étages peuvent accueillir des expos temporaires
    Les 11 galeries permettent d'exposer de façon aéré, ce qui permet de bien mettre les œuvres en valeur. En ce moment la Chine est  l'honneur, avec des artistes controversés comme le "fada" Ai Weiwei, le "Buren" asiatique...

Une Victoire de Samothrace encastrée dans un bouddha, faudra aller lire les explications

Des volumes

   La balade est une fois de plus très agréable, objectivement cette fondation réussie. Certaines œuvres sont des montages vidéos qui vous transportent loin..


     Surtout ne pas oublier d'aller jeter un oeil au sous-sol qui offre quelques dernières surprises, comme ce jeu de miroirs qui bordent le bassin.

 

   Je recommande d'y aller donc un jour ou il fait beau, ca ferme a 20h, et j'ai cru comprendre qu'ils faisaient une offre sur les nocturnes du vendredi, un billet acheté = un billet offert.

N.
 

 
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jeudi 4 août 2016

Vaux le Vicomte

     C'est toujours avec un petit pincement au cœur mais avec un immense plaisir que je retourne à ce que je considère comme le plus beau château de la région parisienne, le domaine de Vaux Le Vicomte. L'histoire de ce château est étroitement liée à celle,  tragique, de Nicolas Fouquet, dont la vie a basculé un 17 aout de l'an 1661 (l'anniversaire est pour bientôt ) , lors d'une somptueuse soirée en l'honneur d'un jeune Roi.
 
Un Nicolas peut en cacher un autre

Sur les pas de Nicolas Fouquet
    
    Milieu du 17ieme siècle, Nicolas Fouquet issu d'une grande famille se lance dans une carrière politique et gravit très vite les échelons. D'une ambition à rendre jaloux Emmanuel Macron, ce protégé du Cardinal Mazarin devient surintendant des finances  (espèce de super ministre du budget) avant ses quarante ans et doit faire face à une crise sans précédent.

Le Château et ses douves
   Nicolas Fouquet a vite fait d'amasser une immense fortune (et donc un pouvoir considérable) qui fait de lui l'homme le plus riche de France au moment ou les finances du pays sont au plus mal.

Le Château depuis le bassin de la Couronne
   En 1653, Fouquet décide de faire construire un château sur ses terres de Vaux, il fait alors appel aux trois plus grands artisans du moment: André le Nôtre aura la charge des jardins, Louis le Vau en sera l'architecte et Charles le Brun le décorateur (un vrai, pas un de M6)

Les jardins à la Française s'étendent à perte de vue
    Ayant probablement tapé lourdement dans les caisses et utilisant pour ses besoins les deniers de l'état, il donne carte blanche et budget illimité  aux trois hommes qui vont réaliser un magnifique domaine. Il a pour homme de main le célèbre Vatel et pour meilleur ami Jean de la Fontaine.

La jolie vue depuis les fenêtres
    Près de 20 000 ouvriers vont bosser sur le chantier, les ateliers de Le Brun créés pour l'occasion deviendront la célèbre manufacture des gobelins.

La bibliothèque
    Rien se semble pouvoir arrêter ce mégalo doté d'un grand sens artistique et qui se demande sans cesse et en latin,  "mais jusqu'ou vais je donc monter".

Quo non ascendam ?
Et là, c'est le drame...
    
   Aout 1661, Nicolas Fouquet veut donner une fête en l'honneur du jeune roi Louis XIV qui vit à Fontainebleau, Versailles n'existe pas encore. La fête est somptueuse, Vatel sert une cuisine d'exception dans de la vaisselle en or massif  au milieu d'un cadre idyllique, le tout accompagné par les meilleurs musiciens du moment.

Lovers sur le perron
   La guerre de trente ans à vidé les caisses et Louis XIV s'irrite de voir cette débauche de luxe et surtout ce château magnifique au moment ou lui vend ses propres affaires pour pouvoir faire face aux dépenses.


Les nuages se rassemblent au dessus de la tête de Fouquet
     Quelques jours après cette fête imprudente, Fouquet sera arrêté par d'Artagnan (le vrai) et jugé par Colbert. Condamné à l'exil, Louis XIV va aggraver la sentence et Fouquet sera condamné à la prison à vie pour détournement de fond et crimes de lèse majesté.

Conçus de façon très mathématique, les jardins se découvrent au fur et à mesure que l'on progresse
        Jamais gracié, il mourra en prison malgré l'aide de ses amis dont le fidèle  La Fontaine pour le faire libérer.

Les jardins à la française doivent être intemporels et donc avoir la même tête toute l'année
     Louis XIV en profitera pour récupérer l'équipe de Vaux le Vicomte, en particulier Le Notre qui deviendra son ami et confident, et lancera le faramineux chantier de Versailles.

     Une anecdote que j'aime bien: lorsqu'il sera anobli Le Notre choisira comme blason... un chou et des limaces, comme quoi on peut faire son travail sérieusement sans se prendre trop au séreux (à méditer...)

Les jardins à la française
    Le château étant privé il ne bénéficie pas de grandes subventions, les propriétaires organisent donc une foule d'évènements pour remplir les caisses et maintenir le domaine.
   
      L'un des plus réussie est la visite aux chandelles tous les samedis soirs de juin à octobre, je ne saurais trop la recommander, c'est vraiment magique...

Les infos ici http://www.vaux-le-vicomte.com

N.