mardi 10 janvier 2017

Sur le chemin de la Philosophie, Kyoto 2/2

    Kyoto c'est avant tout la mémoire du pays, la Chang-Mai nippone pour les amoureux de la Thailande. Dans l'excellent Avatar le bad guy ricane affirmant que sur Pandora si on jette une pièce en l'air il y a 99% de chance qu'elle retombe sur quelque chose de sacré... Et bien Kyoto c'est un peu ça, il y a du sacré à tous les coins de rues, à tous les étages, entre deux magasins, jusqu'à flan de montagnes... petite balade entre bouddhisme et shintoïsme.
 
Sur le chemin de la philosophie
De Yasaka Jinja à Kyomizudera
   
     Les premiers temples qu'on visite sont sans doute les plus accessibles, j'ai donc commencé par le sanctuaire Shintô Yasak-Jinja qui trône sur une colline au bout de shijo-dori (la cinquième rue, les karatékas l'auront noté) l'artère névralgique et grand luxe de la ville.  Le temple sert de protecteur à la ville, c'est là ou l'on vient faire ses voeux et acheter des talismans protecteurs.          

On se fait bô pour aller au temple demander un peu de protection
    Sans oublier le petit snap qui va bien, les japonais sont très connectés. Pas bien compris pourquoi un coq le temple est censé vénérer (rendre vénère) un dieu Taureau.
 
Dans la story
    Ensuite un enchaînement de ruelles anciennes dessert les principaux temples qui bordent Gion le quartier historique et mystique de la ville, mystique car berceau des Geishas (appelées Geikos ici, d'ailleurs j'avais été prévenu à Nagoya que Kyoto avait son propre patois, ça doit expliquer pourquoi je n'ai rien compris à leur japonais...). Ces ruelles sont jolies mais très touristiques donc sans grand intérêt.
 
Les ruelles anciennes qui bordent Gion
On ne peut pas s'arrêter à tous les temples il faut faire un choix, ici Kenni-Ji (rien à voir avec un quelconque chanteur barbu à minettes) le plus vieux temple zen de la ville
On croise aussi les jardins secs que l'on peut acheter à Natures et Découvertes quand on sait pas quoi offrir, mais en plus grands
On se promène dans des forets de bambous sur lesquels par contre on ne peut pas taper et être numéro un  (blague pour vieux)
On peut aller brûler un peu d'encens histoire de mettre toutes les chances de son côté pour la suite du voyage
Les temples japonais sont plus calmes et plus austères que ceux qu'on peut trouver en Thailande
Même les statues des divinités sont moins clinquantes.
    Au bout de cet enchaînement se trouve le temple le plus actif de la ville : Kiyomizudera. Là pour le coup j'ai un peu retrouvé l'effervescence des grands temples à Bangkok.

 
    Ce temple à flan de montagne draine une foule de pratiquant qui viennent taper sur des trucs, en soulever d'autres, en caresser encore d'autres, il y a de quoi s'occuper.

L'odeur enivrante de l'encens...
    Ici on vient aussi boire l'eau pure de la source pour repartir en bonne santé et lavé de tout. Vu la file d'attente j'ai zappé le truc, j'espère ne pas avoir à le regretter...

Le rituel de la source
Le Bus pour aller plus loin

    Quand on visite une ville on se familiarise vite avec le système de métros, éventuellement avec les trains de banlieues, mais rarement avec le réseau de bus. Même à Paris je ne les prends jamais tellement ça me semble compliqué. A Kyoto le métro est très bien mais ne suffit pas si on veut aller voir les deux incontournable que sont Kinkaku-Ji (Pavillon d'Or) et Gingaku-Ji (Pavillon d'Argent) le point de départ du Chemin de la Philosophie...
 
Bus 17, direction le Pavillon d'Argent
   Il ne faut croire tout ce qui est écrit sur les guides, en tous cas pas le mien qui m'a raconté un max de conneries avec en plus des cartes totalement fausses... Donc ici le bus on monte par l'arrière,  et on ne fait pas comme moi on n'essaye pas de payer au chauffeur dès qu'on est monté...
 
De retour du Pavillon d'Or
   En fait on paye en sortant, ça coûte 230 yens peu importe la distance, et il faut avoir l'appoint pour ne pas faire attendre les gens derrière. Donc impossible de frauder car le chauffeur valide toutes les sorties et vous remercie d'un "Hai". Dans une vie antérieure j'avais passé mon permis bus et l'instructeur avait posé une bouteille d'eau sur le tableau de bord en affirmant que si la bouteille tombait j'étais recalé; et bien à Kyoto (et j'imagine au Japon) on est dans cette approche confort passager, les chauffeurs conduisent souplement et préviennent à chaque fois que le bus redémarre afin que les passagers debout puissent s'accrocher. Quand je vois à Paris comment les chauffeurs malmènent les usagers en conduisant les bus comme des scooters je me dis qu'un stage ici de respect des passagers leur ferait le plus grand bien (sous bien d'autres aspects d'ailleurs).  
 
Le Chemin de la Philosophie

    C'est la balade zen par excellence pour se détendre et lâcher un peu prise. Le chemin de la philosophie tient son nom d'un philosophe (Kitaro Nishida pour ne pas le citer) qui venait y méditer. C'est un petit sentier pavé qui borde un ruisseau et qui relie trois temples majeurs: Ginjaku-Ji le pavillon d'argent, Eikan-do et Nanzen-ji.
 
Le magnifique pavillon d'argent
    Gros coup de coeur pour le Pavillon d'Argent que j'ai pu visiter tôt me matin alors qu'il n'y avait (presque personne), c'est vraiment la sensation que je retiendrai de mon passage à Kyoto.
 
Les jardins du Pavillon
     Le parcours est d'une zénitude absolue, dire qu'avant d'être un temple bouddhique ce pavillon appartenait à un shogun destitué, difficile d'imaginer un gars qui a dû faire régner la terreur habiter un tel cadre..
 
Le truc qui fait la différence dans les jardins zen c'est cette mousse qui recouvre tout
    Une fois qu'on a visité le pavillon on part sur le chemin de la philosophie, sans les cerisiers en fleurs et sans les touristes.
 
On s'est suivi tout au long du chemin avec la miss
   Petite halte à Eikan-Do qui est pour le coup hyper austere et d'un silence de plomb. Une ambiance lourde rehausée par les senteurs d'encens et de temps en temps un coup de gong.
 
Ambiance lourde à Eikan-Do
     Il m'est arrivé ici une anecdote assez drôle que je n'assume pas donc je la raconterai uniquement "on-demand" à la machine à café. Par contre j'ai fait péter un konichiwa tellement réussi à l'entrée que la réceptionniste m'a demandé si je préférais une plaquette en japonais, j'étais super fier. D'ailleurs ces plaquettes restent un vrai mystère, je les mets systématiquement dans mon sac sans les ouvrir, et quand je veux y jeter un oeil le soir elles ont disparu...
Jardins d'Eikan-Do
 
Les coins coins philosophent aussi
  Au bout du chemin on tombe sur Nanzen-Ji. Alors celui là je suis complètement passé à coté je n'ai pas trouvé l'intérêt, par contre il y a autour de superbes jardins que l'on peut visiter.
Nanzen-Ji
Les jardins autour de Nanzen-Ji
Les jardins autour de Nanzen-Ji
Les jardins autour de Nanzen-Ji
Les jardins autour de Nanzen-Ji
   Ensuite il n'y a plus qu'à rejoindre Gion, il faut compter bien quatre heures pour parcourir le chemin, visiter les temples, et rejoindre la ville.  

Kinkaku-Ji, le Pavillon d'Or

     Alors celui là je comptais le zapper car il avait fait couvert toute la journée et je m'étais dit que le Pavillon d'Or sans lumière c'était un peu tristoune, du coup ça me donnait une excellente raison pour revenir. Mais en fin d'après-midi je remarque que le ciel se dégage fortement à l'ouest et au nord, et le soleil fait son apparition. Trop tard pour y aller en transport, je saute dans un taxis direction le pavillon d'or en espérant que mon intuition est bonne car à Gion le ciel est encore noir. Je suis arrivé pile poil (bizarre comme expression)  au moment ou le soleil persait enfin...
   
Le Pavillon d'Or
     Là encore le pavillon avait été construit pour un Shogun, en l'occurrence le grand père de celui du Pavillon d'Argent, comme quoi on a beau jouer les terreurs on aime les jolies choses. Quand j'ai dit "golden temple" au taxi il m'a répondu "Kinkaku-Ji" d'un air très sérieux, du coup j'ai fait péter un super arigato en sortant il était ravi..
 
 
Inondé d'or et de lumière :-D
Gion, le quartier des Geishas

     Au delà des temples le principal intérêt de la ville réside dans le quartier de Gion, ce fameux quartier ancien berceau des geikos. Il fait bon s'y perdre et arpenter les ruelles de maisons traditionnelles en bois.
 
Gion à la tombée de la nuit
   Les geishas seraient moins de 500 aujourd'hui et la plupart habitent le quartier. j'en ai croisé une seule un soir dans Pontocho, elle dégageait un truc super inquiétant, elle discutait avec ce qui semblait être le patron d'un des restaurants du coin qui n'avait pas l'air tendre non plus. Par contre on croise facilement des Maikos, des apprenties geishas, il semble qu'il y en ait de plus en plus.  
 
Les Maikos sont de sorties
Les galeries Shinkyogoku et Teramachi

     Une des choses à voir également à Kyoto, surtout si le ciel est en train de vous tomber sur la tête, ce sont les deux galeries Shinkyogoku et Teramachi qui sont parallèles et distantes d'une vingtaine de mètres l'une de l'autre.

Shinkyogoku
    Les Kyotoites semblent adorer ces deux galeries et il y a toujours foule, on peut y trouver tout et n'importe quoi, avec bien entendu quelques temples pour protéger tout ça. Il semblerait que Teramachi soit plus fréquentée par les les gens d'âges mûrs, Shinkyogoku par nous les djeunes :-) , mais ce n'est pas frappant même sil y a plus de magasins traditionnels coté Teramachi
 
Une des jonctions entre les deux galeries
   Mon super guide a cru bon de préciser que c'était le rendez vous des écolières,sans doute une étude a montré que le guide pouvait toucher un plus large public en prison :-D.


So long Kyoto

    Bon il y aurait encore plein de choses à dire mais il se fait tard, j'ai vraiment beaucoup aimé cette ville qui a su se moderniser en  respectant sa mémoire et son histoire.
 
Crépuscule sur Gion
     On bascule dans le temps lorsque traverse la rivière, avec d'un coté la ville hyper moderne mais qui garde son identité et où tout reste mesuré, et de l'autre la vieille ville et ses traditions, avec la religion qui lie le tout de manière harmonieuse pour une fois. Il n'y a qu'à voir la gare JR pour comprendre à quel point Kyoto est avant-gardiste, avec ses 11 étages c'est une ville dans la ville, à couper le souffle.
 
La gare JR
      Dernier repas à ma cantine d'un soir et c'est le Shinkansen direction Tokyo pour finir sans doute dans la démesure.
 
Une adresse simple, pour choisir un restal il suffit de voir si les gens qui y travaillent ont le sourire
            
Le 12:05 pour Tokyo c'est le mien, so long Kyoto
   Bonne soirée
 
   N.
 
 
 

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