Haaa l'automne, son spleen, ses remises en question et ses multiples cortèges... Cortèges de feuilles mortes et de couleurs rougeoyantes, cortèges costumés de chasseurs de bonbons (ou un sort !), de bouteilles de beaujolais nouveau aux arômes incertains; sans oublier bien sûr les cortèges de la CGT car l'automne c'est aussi la grande saison de la contestation sociale.
L'automne signe le retour de la Comic Con |
Alors vous la voulez paramétrique ou systémique votre réforme ? Il faut changer le logiciel monsieur le député, ne pas jeter l'anathème, sinon vous obtiendrez une victoire à la Pirrhus… Et je passe les Grenelle de ceci, les états généraux et Plan Marshall de cela, les éléments de langage des nos élus sont affligeants, Mirabeau est loin, après on a aussi les élites que l'on mérite.
Les couleurs du beau Bois de Vincennes |
Et des ses lacs |
Je ne vais pas m'étendre sur la politique, mais j'ai quand même l'impression que les décideurs ne captent pas l'air du temps; qu'ils se préparent à entrer dans la bataille de la mondialisation avec trente ans de retard, alors que tous les pays responsables et concernés par la planète se préparent déjà à en sortir.
Palette d'automne sur la Conciergerie |
Le troisième jeudi de Novembre, l'incontournable Beaujolais Nouveau... |
qui râpe un peu le palais des aficionados malgré une "robe rubis et des aromes de bananes mures"... |
...mais qui vaut surtout pour l'ambiance festive et le vivre ensemble qui va avec, dans les nombreux bars à vins de la ville |
Mais l'automne c'est aussi la rentrée culturelle et artistique, les nouvelles programmations et le retour des grandes expos. Je vais revenir sur deux des événements marquants de cette rentrée, la réouverture du MAM et l'édition 2019 de la Comic Con, la foire aux geeks.
Ambiance "les sanglots longs des violons" c'est parti….
Réouverture du MAM, expo Hans Hartung
Après 14 mois de travaux et un lifting complet, le Musée d'Arts Moderne de la Ville de Paris a fêter comme il se doit cet automne sa réouverture au public lors d'un weekend portes ouvertes gratuit qui a attiré, comme d'habitude, tout Paris.
Nouveau et gratuit = 10 kms de queue pur accéder à l'entrée |
Comme j'étais accompagné d'une amie qui a bossé plusieurs années au MAM, deux coups de fil ont suffi et une dame, j'imagine d'un certain poste, nous a rejoint pour faire rentrer notre petit groupe, ce que je déteste cordialement car je suis contre les passes droits, quels qu'ils soient.
L'immense salle de la Fée Electrisée est toujours aussi féérique |
J'ai donc remis ma probité dans ma poche et suivi tête basse le groupe de pistonnés. L'exposition inaugurale choisie était consacrée à un peintre abstrait allemand, Hans Hartung dont je n'avais jamais entendu parler mais qui était présenté comme injustement délaissé par le milieu, ce qui me laissait dans une excitation toute contenue.
Coté fréquentation on prend les mêmes et on recommence. L’éventail est large, de l'intello fauché à la personnalité publique en représentation, en passant par les étudiants passionnés, l'écosystème artistique, la bourgeoisie venue en voisine, l'incontournable "bobosphère", sans oublier les touristes asiatiques qui sont toujours au courant des bons plans, même les plus confidentiels.
J'ai l'impression qu'on ne retrouve pas au MAM la population pop et torturée qui hante le Palais de Tokyo voisin, c'est étrange comment deux monuments de l'art contemporain, pourtant si proches, peuvent attirer un public si différent.
Coté fréquentation on prend les mêmes et on recommence. L’éventail est large, de l'intello fauché à la personnalité publique en représentation, en passant par les étudiants passionnés, l'écosystème artistique, la bourgeoisie venue en voisine, l'incontournable "bobosphère", sans oublier les touristes asiatiques qui sont toujours au courant des bons plans, même les plus confidentiels.
J'ai l'impression qu'on ne retrouve pas au MAM la population pop et torturée qui hante le Palais de Tokyo voisin, c'est étrange comment deux monuments de l'art contemporain, pourtant si proches, peuvent attirer un public si différent.
Lumières et fumées, ça instagramme "à hue et à dia" comme disait l'autre jour un syndicaliste policier sur un plateau télé |
Là j'ai pensé achtung Hartung ! |
L'expo est une rétrospective qui recense autour de trois cents œuvres, et quand j'ai vu les dessins des débuts d'Hartung je me suis immédiatement écrié archtung ! Voilà encore une expo gribouillis minimalistes sur fonds ternes comme on en croise parfois dans les musées d'art contemporain… et in fine pas du tout, j'ai adoré.
Expo Hartung, des explosions de couleurs fantastiques |
L'expo est une superbe balade colorée, avec de jolis gradients et des formes parfois tribales. Ça reste abstrait, donc vous pouvez toujours prêter l'oreille à l'expert d'à coté qui explique à la jolie fille que ce trait difforme symbolise quelque part la montée du nazisme, moi je me contente d’apprécier l’esthétique des tableaux, de les ressentir, sans jamais tenter de les interpréter.
L'artiste brosse, creuse, zèbre, et parfois même peint en sautant, ce qui donne un geste surprenant sur la toile. C'est très réussi, Hartung est définitivement un expérimentateur qui gagne à être connu, l'expo court jusqu'en Mars 2020, les infos ici
L'artiste brosse, creuse, zèbre, et parfois même peint en sautant, ce qui donne un geste surprenant sur la toile. C'est très réussi, Hartung est définitivement un expérimentateur qui gagne à être connu, l'expo court jusqu'en Mars 2020, les infos ici
Un dernier verre sur le parvis qui sépare le MAM du Palais de Tokyo |
Cerise sur le mac-do, le musée avait organisé pour l'occasion une soirée electro sur le parvis, qui a confirmé encore une fois que les filles dansent, là où les garçons s'essayent à une sorte d'expression corporelle pas souvent inspirée.
DJ sets |
Comic Con 2019
Autre salle autre ambiance, l’automne c'est aussi la retour de la grand' messe de la pop culture, la Comic Con et ses cohortes de geeks et autres aficionados des mondes imaginaires. Après les space opéras aux robots dépressifs, après les super héros en collants flashis défendant la femme et l'orphelin, c'est depuis quelques années au tour des séries d'être mises à l'honneur.
Pour l'anecdote, en parlant de superhéros, le ministère de l'agriculture américain vient de retirer de son très sérieux simulateur de calcul de taxes le Wakanda, le pays des Black Panther. Un développeur farceur l'aura sans doute ajouté en douce…
Pour l'anecdote, en parlant de superhéros, le ministère de l'agriculture américain vient de retirer de son très sérieux simulateur de calcul de taxes le Wakanda, le pays des Black Panther. Un développeur farceur l'aura sans doute ajouté en douce…
Alors la Comic Con Paris ce n'est pas San Diego, ici on n'aura sans doute pas Dark Vador en guest VIP, mais plutôt le cousin du coiffeur de la doublure de l'héroïne de Stranger Things. L'ambiance est festive, même si le merchandising prend chaque année plus de place, et à ce rythme on risque de finir par se sentir plus dans un immense mall que dans une convention.
Comme chaque année les cosplays, ces visiteurs costumés, sont venus en nombre. On a vu le niveau s'élever ces dernières années jusqu'à presque trop se prendre au sérieux, mais depuis quelques temps l'auto dérision est de retour, et les cosplays bien ringards recueillent tous les succès.
Alors on y fait quoi finalement à cette Comic Con ?
Petite réponse en images…
En 2020 j'irai voir la grande sœur, la démesurée Japan Expo; j'essaye d'alterner les deux évènements car d'une année sur l'autre il y a finalement peu de renouvellement.
L'Actu du moment
Si vous souhaitez profiter de la trêve des confiseurs pour aller prendre l'art comme on écrit sur les sites fancy, quelques idées pour profiter de Paris pendant les fêtes.
Francis Bacon à Beaubourg, une promenade onirique à limite du cauchemar |
Si le noir vous va bien, l'expo Pierre Soulage, les 100 ans à Beaubourg.
Si vous cherchez de quoi accompagner vos oeufs brouillés, Francis Bacon en toutes lettres toujours à Beaubourg.
Si mon excellent article de l'été dernier sur Leonard vous a laissé sur votre faim Leonard de Vinci au Louvre.
Si votre meilleure imitation de Gollum "mon précieux, ils me l'ont volé" a mis fin à l'interminable discussion sur la réforme des retraites pendant le repas de Noël, Tolkien l'immense expo à la BNF.
Enfin, parmi celles que j'ai déjà programmées, si vous aimez les balades poétiques écolo et les illuminations, Océan en voie d'illumination au Jardin des Plantes.
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