dimanche 7 octobre 2018

A Rome, fais comme les Romains - Italia 2/2

      Si je compte la toute première visite avec mon collège (un temps que les moins de vingt ans…), ça doit bien être la quatrième fois que je viens poser mes bagages dans la ville éternelle, ville qui a vu passer tant d'illustres personnages, tels Pompée, Néron, et même Etienne Daho le temps d'un weekend "coinçage de bulle dans ta bulle" qui m'a toujours intrigué.  

Castel Sant'Angelo
     La ville a beau avoir vingt-huit siècles d'histoire, je n'ai pas résisté à l'envie de racheter un guide up to date, histoire de voir si depuis ma dernière visite tout était toujours en place. 

   Cela dit quand on voit comment Paris (et ses popup places) ou Marseille se sont transformées ces dernières années, tous les doutes étaient permis. 

Andiamo
      Quatrième visite donc, on va expédier la carte postale, avec en toile de fond les prémices de la Guerre des Gaules; puis on ira faire une petite balade dans un Rome un peu moins touristique.

       Ambiance "le premier qui dit Rome est un musée à ciel ouvert, paye son verre" c'est parti… 

Le célèbre escalier de la Piazza di Spagna est toujours autant squatté

La Guerre des Gaules - L'Empire contre attaque  

         
     Nous voilà donc ramenés au premier siècle avant JC, la République de Rome, berceau avec Athènes de la civilisation occidentale, est en crise, et se prépare à basculer dans l'Empire (Brutus, Je suis ton père…). Les romains, qui aspirent à une vie bourgeoise entre bains, exhibitions d'esclaves et jeux, vivent mal les conflits de voisinages avec les turbulents Gaulois, peuple gouailleur, certains diront réfractaires, et qui n'hésitent pas après un apéro chargé à venir piller quelques villes histoire de se défouler un peu. 
    
La carte postale c'est parti, le Pont Sant'Angelo 
    Une partie de la Gaule est néanmoins administrée par les romains, avec à sa tête un gars ambitieux qui ronge son frein en ressassant qu'au même âge, Alexandre le Grand avait déjà tout conquis. Cet homme, c'est bien sûr le consul Jules Cesar.

     Cesar est persuadé qu'occuper toute la Gaule (sauf peut être un petit village d'Armorique) pourra enfin l'aider à booster sa carrière et, qui sait, pourquoi pas devenir le premier empereur romain.  Mais pour cela il lui faut un prétexte, et ce prétexte il va le provoquer.

"Du pain et des jeux", le Colosseo
    Parmi les tribus gauloises on trouve les Helvètes qui vivent dans un territoire hostile au climat rugueux, et qui sont en première ligne lorsque les barbares, massés à l'Est, font des poussées histoire de voir si l'herbe est plus verte de notre côté. 


Les églises succèdent aux cathédrales
     Pour éviter le burnout, le roi Hélvète passe quelques vacances (les fameux "congéus payéus") vers ce qui est aujourd'hui La Palmyre (au nord de la Gironde), et trouve qu'avec la mer, le soleil, et sans des Germains à refouler au quotidien, la qualité de vie est vachement plus cool là bas. 

    Il demande alors aux Gaulois locaux s'il peut venir s'installer dans le coin (avec ses trois cent mille followers), et comme il est sympa (ou riche), on lui dit oui. Il rentre alors au pays en mode "chérie fais tes valises, on part à la mer", et tout le monde se met à construire des milliers de chariots; puis les Helvètes brûlent leurs villages et leurs terres histoire de ne pas être tentés de revenir en arrière.

Dolce vita, Piazza Navona
    Saut que pour traverser la Gaule, les Helvètes doivent passer par la partie Romaine; leur chef demande la permission à Cesar qui refuse catégoriquement. Pas grave, on passera au dessus de Lyon ça fera juste un détour…

    Apprenant cela, Cesar va voir les lyonnais et leurs dit que 300000 Helvètes assoiffés de sang s'apprêtent à déferler sur eux. Les Gones prennent peur et demandent la protection de Cesar qui peut enfin rentrer en Gaule avec ses légions, habile Bill…

Le Panthéon
     Lorsque les Helvètes se pointent enfin c'est un carnage, les terribles légions romaines alliées aux tribus gauloises ne font pas de quartier; et les quelques migrants survivants sont contraints de retourner sur leurs pas manger des raclettes, et reformer la zone tampon avec les barbares de l'Est, si utile à Rome

     Cesar, étant rentré jusqu'au milieu de la Gaule, n'a aucune raison de s'en aller. Sur sa lancée il va conquérir le reste du Pays qui, malgré la réaction de Vercingétorix qui va tenter de fédérer les différentes tribus contre l'envahisseur, restera sous domination romaine pendant des siècles… 

Pour finir la carte postale, un petit verre dans un cloitre historique qui a eu la bonne idée d'y installer un café 

 Balade dans le Off


       Direction maintenant le sud de la ville pour une balade un peu plus underground. 

     Première étape le quartier d'Ostience, un ancien quartier industriel au sud, pour découvrir la Centrale Montemartini, une ancienne centrale thermique reconvertie en musée.

A Rome, fais comme les romains

Direction Ostience
   J'aime le mélange des genres, les expos "hors les murs", les concerts sur des places historiques, l'art de rue… Et en termes de mélange la centrale est une réussite, ils ont gardé les gros moteurs d'époque et l'alliance avec les statues antiques fonctionne très bien.

Mélange des genres
la Centrale Montemartini
    On remonte maintenant vers le centre en passant par le quartier du Testaccio qui héberge, entres autres ,l'étrange tombeau d'un gars super mégalo (une immense pyramide), ainsi qu'un cimetière pour les non-catholiques qui a été créé lorsqu'il a fallu bannir hors des murs de la ville les non cathos (et les suicidés, il y en avait déjà) qui y étaient enterrés.

     La balade est assez émouvante, on peut lire des histoires souvent tragiques (bon ok c'est un cimetière) gravées dans le marbre des mausolées; ici un capitaine qui enterre six de ses meilleurs hommes, plus loin une famille d'ambassadeurs qui ne s'en remet pas d'avoir traîné leur fils, à la santé fragile, dans des contrées lointaines et inhospitalières.  

Entrée du Testaccio, un morceau de la pyramide… 
Le cimetière héberge de nombreux artistes américains, anglais, suédois ou encore allemands 
      On continue notre marche vers le centre, on va bientôt retrouver le fleuve et faire une petite pause dans le Ghetto, le quartier juif. Quartier qui est beaucoup moins animé que la rue des rosiers parisienne, ici pas d"As" ou de "King" du falafel pour attirer en masse touristes et étudiants. Les juifs ont dû se regrouper longtemps dans ce lieu, suite à une bulle papale au 16ieme siècle qui les y contraignait.  

Le Ghetto, près du Théâtre Marcellus Wallace 
Ghetto, Fontaine des Tortues, la dessinatrice a sur sa feuille de gauche la Tour de Pise, on a le même parcours
    Quittons le Ghetto et partons maintenant découvrir le quartier bobo branché de Rome, le Trastevere (au delà du Tibre). Bien que faisant parti du Centro Storico, le Trastevere a gardé un air populaire. Avec ses bars à bières, ses restos, et ses graffitis sur les murs, le quartier m'a rappelé un peu la Butte aux Cailles, ou encore le Panier à Marseille.

Pour rejoindre le Trastevere il faut traverser non pas le Rubicon, mais le célèbre Pont Sisto
Balade dans le Trastevere, ancien coupe gorge reconverti en quartier branché
    Et voilà, au sortir du Trastevere on a déjà retrouvé le centre historique et son marché du Campo de Fiori. Dernier verre dans un atelier un peu too much hébergeant plus de statues que Louvre et Orsay réunis, dernière trattoria, et il est déjà temps de plier les gaules.   

Retour dans le centre historique
Campo de Fiori - Bella Ciao
Dernier verre dans un atelier

Dernière pizza, car il faut travailler son gainage jusqu'au bout
E finita la passeggiata
  Ciao Roma, la coupure avec l'Italie risque de ne pas être longue car on parle déjà d'aller crapahuter en petit groupe sur les volcans autour de Naples. Du coup à peine rentré je m'entraîne déjà à grimper, en commençant par la sublime Sainte Victoire, toute proche de l'ancienne ville romaine d'Aix en Provence

A l'assaut de la Sainte Victoire
  Bonne fin de week-end

  
N.

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