mercredi 22 août 2018

L'Enfance, et Klimt

      Et oui septembre point déjà, il est temps de reprendra un peu la plume. Entre festivals, friches, et autres popup places, l'été parisien version 2018 nous a offert, comme à l'accoutumée, de multiples possibilités de sortir et rencontrer. La tendance ne fléchit pas  avec l'ouverture le 15 août dernier de l'immense Cité Fertile pour trois ans au nord de la ville. Beaucoup donc de nouveaux lieux éphémères à découvrir, sous l'œil toutefois des deux modérateurs implacables que sont temps libre et budget. 

"El obligent ngati kameie" pour ceux qui parlent couramment le Na'vi
     Côté culture ça bouillonne également; à l'ombre des mastodontes qui drainent naturellement le touriste, petits musées et centres d'arts undergrounds tentent de rivaliser avec des offres alternatives léchées. Des programmations avant-gardistes qui deviendront pour certaines les incontournables de l'été, ces fameuses expos où parisiens et touristes avertis se pressent, entre envie de se cultiver et  de s'amuser, sans oublier bien sûr  de soigner son mur Instagram...

 
Joli coup de com, pour l'expo l'Enfance l'entrée principale est fermée, les visiteurs sont invités à pénétrer dans le Palais pas une ...maison de poupées
     On continue notre exploration du Paris underground avec deux expos d'exception, l'une au cœur d'un palais que j'aime au point de m'y être abonné, la seconde sur le sol et les murs d'une ancienne fonderie transformée en atelier caché.
      Ambiance "vernissage jusqu'au bout des ongles", c'est parti...

Enfance, au Palais de Tokyo 

    
     Nous sommes à la veille de l'Exposition Universelle de 1937 à Paris, la ville souhaite construire pour l'occasion un Palais des Arts Modernes en partageant le futur  bâtiment équitablement: dans l'aile ouest le Musée National, dans l'aile est celui de la Ville de Paris.

Retomber en Enfance
    A l'est le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (MAMVP) entre vite dans ses murs, et devient au fil des années cette femme mûre, un peu stricte, à la jupe longue, aux cheveux attachés et au regard sévère, qu'on connaît aujourd'hui.

Little big man
    Mais si à l'est rien de nouveau, comme dit le philosophe: "Tout est chaos, à côté".

   En effet le Musée National quitte l'aile ouest, et différentes institutions vont alors se succéder entraînant nombre de travaux où on démolit, on mure, on s'attache et on s'empoisonne, puis on recasse et on finit par découvrir des pièces oubliées, comme des salles de cinémas d'époque. Et l'aboutissement de toute cette agitation sera la naissance dans l'aile ouest  de la petite sœur hardcore du MAM, géniale et névrosée, rêveuse et branchée: l'avant-gardiste Palais de Tokyo.

Résurgences
     Une amie qui bossait à côté, au Musée d'Art Moderne, me disait que là où le  MAM va demander toutes les accréditations avant de lancer le moindre évènement, au Palais de Tokyo si on a envie d'enflammer le parvis on le fait, et on se pose la question des autorisations après. Avec trois restaurants, un bar branchouille, une superbe librairie et même un espace clubbing, le Palais de Tokyo, sans aller jusqu'à ringardiser, met quand même une sacrée distance à la concurrence.    

Magique à la tombée de la nuit, un petit verre au pied de la vieille dame
     Cerise sur le tableau, là ou les musées classiques font une nocturne par semaine jusqu'à...21h en mode "on est des punks", le Palais ferme tous les soirs à minuit, ce qui permet à ceux qui terminent tard de sortir prendre l'art après le taf.
Dans la boutique des idées kdos, comme ces pilules magiques qui permettent entres autres de devenir un bon écrivain ou un bon photographe (j'en veux), ou encore de prendre un accent allemand parfait histoire de mener ses réunions d'avancement de projet et ses entretiens annuels en toute efficacité.. 
    Ici pas de collections permanentes, pour attirer le visiteur il faut une programmation percutante et mouvante (en un mot ça marche aussi). L'expo du moment, succinctement nommée "Encore un jour banane pour le poisson rêve", traite de l'Enfance et s'adresse donc aux visiteurs de 7 à... 77 ans. Comme on dit dans les ehpads : "habile Bill !"


L'Enfance, et ses peurs
     L'expo se présente comme une succession de mondes oniriques et phantasmés, avec en particulier un escalier psychédélique à l'atmosphère bien pesante, et qui débouche sur une salle impressionnante qui héberge les tourments de l'enfance (je ne mets pas de photos histoire de ménager le suspens haha).

Des tubes dans lesquels on se glisse pour...

...regarder le ciel
     Côté enfance, n'attendez pas trop y trouver des références à des bonshommes en plastique avec des coupes improbables, à des princes extraterrestres aux commandes de robots cornus, ou encore à des corsaires de l'espace combattant des créatures mi-femmes mi-plantes.  Les artistes ont évidemment traité le thème sous l'angle intello torturé, mais comme d'habitude c'est réussi. 


      Pour finir, quand vous faites découvrir le Palais de Tokyo vous avez toujours droit à la petite phrase: "c'était super, mais quel rapport avec le Japon ?". Et bien aucun, le lieu porte le nom du quai en bord de Seine sur lequel il a été construit à l'époque: le Quai de Tokyo.

     L'expo termine le 9 Septembre, toutes les infos ici...


Klimt, à l'Atelier des Lumières

     Si un matin le gars de la compta, celui qui ne vous aime pas, vous lance à la machine à café "alors tu l'as faite l'expo Klimt ?" attention c'est un piège... Ne vous lancez pas sur à quel point vous adorez l'Inspecteur Harry, même si c'est bien Gran Torino et Million Dollars Baby qui ont porté l'acteur au firmament. Ici on ne parle pas du grand Clint mais de Gustav Klimt, peintre autrichien à l'honneur de l'Atelier des Lumières, un nouveau lieu qui vient  d'ouvrir ses portes vers République. 

L'Atelier des Lumières

      Si il y a encore peu de temps, pour attirer le bobo, il suffisait de coller "Impressionnistes" dans le titre de l'expo, avec une réalité de plus en plus virtuelle voire augmentée les buzz words du moment sont "immersif" et "pluridisciplinaire". 


En immersion
      Klimt L'expo est donc une experience immersive dans laquelle on se retrouve au centre des oeuvres.  Les tableaux sont projetés sur les immenses murs et sur le sol de l'ancienne fonderie (et oui le lieu a une histoire), avec en musique fond des valses viennoises.

La toile, c'est nous
     L'expo ressemble un peu à un concert rock, avec une première partie consacrée à un peintre au nom inretenable, puis un showcase de l'équipe technique qui bombarde sons et lumières sur une salle déjà acquise. Enfin l'espace est plongé dans l'obscurité et la pop star Klimt fait son apparition, le spectacle peut commencer.

Dans les bois
     La performance est réussie et on en sort tous ravis. A mois que je ne l'aie ratée (ça m'arrive) il manque peut être une salle qui raconte un peu la vie du gars et son oeuvre. 

     Comme souvent l'expo est victime de son succès et il y beaucoup de visiteurs, il reste encore du temps puisque elle se termine le 11 Novembre (ce qui ne doit pas être un hasard pour un peintre autrichien, quand on sait ce qui a précipité la guerre de 1914). 

      Toutes les infos ici (avec au passage un site super bien fait).

@Suivre, TeamLabs
  
     A suivre une autre expérience immersive incontournable, l'expo TeamLabs, et si la météo le permet une petite escapade dans un château aux portes de Paris.

     Bonne soirée

     N.   

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