Mondial du Tatouage, défilé du Nouvel-An Chinois, Paris Manga et Sci-Fi Show, tous ces incontournables que j'avais marqués d'une pierre blanche (drôle d'expression, venant du militaire), et que je me suis fait un plaisir de contourner pour aller profiter des premiers soleils de Bretagne, sur les traces du roi des corsaires. Entre grand-mât, courses et abordages, nous verrons si Robert Surcouf était vraiment à la hauteur de sa légende... Mais pour l'instant direction Beaubourg pour un must-see du moment, l'exposition Vasarely, le plus aixois des hongrois.
Ambiance "Que le Grand Cric me croque si je mens !" c'est parti...
Le Partage des Formes
Si Marseille, qui a été capitale de la culture (et même de la rupture, pour l'engagée Keny Arkana), possède un épais tissus artistique et associatif; il n'en est bizarrement pas de même pour Aix, pourtant ville riche et étudiante. Il y a quand même cette mystérieuse Fondation Vasarely qui trône un peu sur les hauteurs et dont tout le monde parle avec fierté, mais que peu ont visité étant jeunes.
En grandissant, quand on commence à sortir sur Aix, la fondation devient utile. Car comme elle est visible depuis l'une des deux autoroutes qui longent la ville, elle sert de détrompeur pour les lieux de rendez-vous : "A l'échangeur tu prends la portion qui passe devant Vazarely, et tu sors juste après la fondation."
Un jour on finit par s'y risquer, et on découvre que Vasarely n'est pas un énième artiste italien de la fin du moyen-âge qui peint des "Vierge à l'Enfant" comme on aurait pu l'imaginer, mais un hongrois qui est passé par la publicité, puis a développé l'Art Cinétique, quelque part entre illusions d'optique et langage informatique.
Vasarely a inventé une sorte d'alphabet visuel ce qui lui permet de peindre un peu comme on développe un logiciel. Entre images colorées et mouvantes, Beaubourg propose une superbe rétrospective sur l'oeuvre de l'artiste, de la pochette de "Space Oddity" jusqu'à sa collection Orion, on se balade dans un monde géométrique, cosmique et saturé.
Je suis bluffé, et je vous encourage à aller visiter cette rétrospective hypnotique, l'expo court jusqu'au 6 Mai.
Aix reste tout de même une ville culturelle, preuve s'il en est la cité va ouvrir en 2021 le plus grand musée dédié à Picasso. Enfin, pour finir avec Keny Arkana, Marseille capitale de la culture rupture c'est ici, montez le son...
Escapade Malouine
Après la Rochelle il y a quelques semaines, je continue donc la tournée des ports historiques avec une escapade dans la cité des Corsaires. Cap donc sur Saint-Malo, ses remparts, ses plages à sunset, ses "double galettes saucisse" (le diable se cache dans les détails, c'est bien deux galettes autour d'une seule saucisse), ses grandes marées, son beurre de compet' que les palaces s'arrachent, sa cathédrale psychédélique, son pub complètement barré et surtout, son passé mouvementé.
Bienvenue à Saint-Malo |
On remonte l'horloge de quelques siècles, la ville est alors à son apogée et fournit tout le royaume en produits de la pêche. Mais à cette époque pas d'ascenseur et encore moins social, l'un des rares moyens de s'élever dans la société lorsqu'on n'est pas bien né est, comme le célèbre Surcouf (qui n'est pas qu'une foire pour geeks et "Gros Bills") de prendre la Course et devenir corsaire.
"They're off to find the hero of the day" |
Il faut faire la distinction entre pirates et corsaires. Le pirate est un hors la loi qui attaque les bateaux pour les piller, sans autre motivation, et qui ne fait pas de vieux os car lorsqu'il se fait prendre, il finit irrémédiablement au bout d'une corde. Dans la famille des pirates on peut distinguer, dans les caraïbes, les flibustiers et les boucaniers qui forment les fameux "frères de la côte" chers au Capitaine Haddock. Ceux-ci s'en prennent quasi exclusivement aux vaisseaux espagnols en route vers l'Europe, chargés des trésors piqués dans le nouveau monde.
Toujours le chic pour débusquer les endroits atypiques |
Le corsaire, par contre, a l'autorisation du Roi d'attaquer l'activité marchande du pays ennemi en cas de guerre. C'est un job légal réglé par des conventions internationales, et si le corsaire se fait prendre par le pays adverse il devient alors prisonnier de guerre (encore faut-il qu'il puisse produire la fameuse lettre du Roi qui le distingue du pirate, sinon.... ).
Lorsqu'il passe à l'assaut le corsaire ne hisse pas le "Jolly Roger", le fameux pavillon pirate à tête de mort, il "attaque" avec le drapeau de sa ville ou celui du Roi. Je mets "attaque" entre guillemets, car on le verra plus loin, le corsaire combat très peu.
Caverne d'Ali Baba |
Le but du jeu n'étant pas de couler ou d'abîmer mais de piller, le corsaire ne s'en prend pratiquement qu'à des bateaux de commerce sans défense, et qui n'opposent aucune résistance car de toutes façons, du fait des conventions, il ne sera fait aucun mal à l'équipage (par contre quand les pirates débarquent...)
"Défense de cracher" Mille Sabords ! |
Alors certains comme Surcouf vont être plus mal(ou)ins, et plutôt que d'aller chercher fortune sur la Manche où pullulent les vaisseaux de guerres anglais qui ne font qu'une bouchée des bateaux corsaires dès lors qu'ils les croisent, ils vont naviguer loin, jusqu'au Golfe du Bengale où croisent sans escorte les navires bien gavés de la Compagnie des Indes.
La bière locale qui fait craquer les filles |
On l'aura compris le bilan militaire des corsaires est négligeable, leur utilité première était de faire souffrir commercialement l'ennemi pendant que les marines nationales pouvaient s'affronter sur de vrais frégates de guerre. Certains corsaires audacieux, tel Duguay-Trouin, vont être anoblis et se voir offrir une vraie carrière dans la Marine Royale.
Comment ? Je dois bouter l'anglois hors du Royaume ? Heuu il est vieux le message là, le réseau ne marche pas bien... |
Surcouf, malgré quelques jolies prises, était plus intéressé par la monnaie que par la gloire, et deviendra par la suite un riche armateur. Enfin on ne peut pas passer sous silence que certains corsaires célèbres ont participé au trafic d'esclaves, ça se lit un peu entre les lignes de leur bio.
Sunset sur les remparts |
Et voilà pour la parenthèse Malouine, il se trouve que par un concours de circonstances j'ai un billet retour en souffrance pour un week-end de Mars, je vais peut-être y retourner.
L'agenda des prochaines semaines
Après la période traditionnellement molle qui court de mi-janvier à mi-février, les choses s'accélèrent en ville, les expos temporaires se mettent en place, et les salons, foires et autres festivals pointent à l'horizon. Je vous propose donc ma short list des jolies choses à voir dans les semaines à venir.
Paris branchouille, le Dicoeur |
Côté spectacle, Van Gogh s'admire en immersion à l'Atelier des Lumières, attention il va y avoir du monde.
Côté bobo life, la sortie de de la semaine c'est sans doute ces bains nordiques installés en bords de Seine par une grande marque suédoise de meubles en kit (pas facile, un indice c'est pas Krisprolls c'est l'autre ...).
Côté voyage, le Quai Branly célèbre ce week-end la fête indienne des couleurs, par ici la holi party
Enfin côté expo, la Collection Courtauld, qui signe le retour des impressionnistes, va certainement créer l'évènement de ce premier trimestre.
Bon week-end
N.
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