Difficile de trouver deux heures depuis mon retour pour écrire la fin du voyage, heureusement il y a du wifi dans les TGVs depuis quelques temps, c'est l'occase ou jamais de finaliser la balade à Shanghai. Je me me concentre et me replonge deux semaines en arrière.. le weekend se termine doucement sur Shanghai, la météo annonce de la neige ce qui n'est pas commun. Je suis un peu déçu car je vais la rater, je ne sais pas encore qu'en matière de neige j'allais être royalement servi à mon arrivée sur Paris.
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Shanghai, fin du we |
Les gens ici ont tendance à dire que Shanghai c'est pas la Chine. Un peu comme New York pour les Etats-Unis ou encore, toutes proportions gardées, comme pour Marseille qui a toujours su cultiver sa différence. Les points communs sont faciles à trouver entre ces trois grandes villes atypiques, celui qui saute le plus au yeux est sans doute leur coté sulfureux et rebelle, à l'ombre de leurs capitales respectives. Après avoir parcouru l'ancienne concession française dans toutes ses largeurs, cap sur la veille ville au sud est de l'hypercentre.
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Direction la vieille ville |
La vieille ville, les jardins Yu
La vieille ville garde le plan des anciennes murailles, et héberge en son cœur un immense bazar entourant les jardins Yu dont les shanghaiens sont très fiers. Le bazar est un labyrinthe d'échoppes et de boutiques souvenirs. Très, voire trop animé, on est très heureux de pouvoir échapper aux divers rabatteurs et vendeurs de contrefaçons en s'éclipsant au cœurs des jardins.
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Le bazar de la vieille ville |
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Échoppes et restaurants, très touristique |
Les jardins Yu forment sans doute le spot le plus touristique de la ville. J'y suis allé un lundi de janvier et il y avait déjà grave du monde comme on écrit dans les copies philo lorsqu'on vise la mention, un weekend en pleine saison il vaut mieux arriver grave tôt.
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Yu gardens, le Shanghai touristique |
Pavillons et miroirs d'eaux entraînent le visiteur cinq cent ans en arrière dans la période Ming, à ne pas confondre avec l'empereur Ming de la planète Mongo combattu par Flash Gardon, et qui nous vaut la scène culte "Death To Ming" du film "Ted". Bon ok j'ai vu le Shanghai touristique, je vais maintenant sortir de là pour aller découvrir la vieille ville dans ce qui lui reste d'authentique.
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Balade dans les jardins Yuyuan |
La vieille ville, la vraie...
La vieille ville ne s'arrête heureusement pas à ce bazar un peu attrape touriste, tout autour on peut trouver les façades décrépies de la Shanghai du milieu du 20ieme siècle, avec ses temples et ses marchés, petite balade dans le temps...
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Balade dans la vieille ville |
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Thé, herbes ?... les couleurs de la vieille ville |
A force de snapper à tour de bras le drame est arrivé: un gars a passé sa tête juste au moment ou je photographiais une affichette du parti sur un mur, je me suis excusé mais je suis bien sûr tombé sur un ... muet. Le gars plutot sympathique mais n'ayant visiblement pas toute sa tête, a voulu m'expliquer que plus loin il y avait les jardins (Yu) et que c'était photogénique.
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Le muet, l'affichette, et la photo... |
Et bien la morale de cette fable et qu'il est beaucoup plus facile d'échanger avec un muet quand vous ne parlez pas la même langue, car lui a l'habitude de s'exprimer avec les mains. Le souci était pour moi de lui faire comprendre que j'avais bien saisi le message, il était en boucle et je l'ai même senti motivé pour m'accompagner. Finalement ce nouvel ami a fini par vaquer à ses occupations, et j'ai pu continuer mon exploration.
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Shanghai casual |
Le marché aux insectes...
Les marchés sont incontournables lorsqu'on visite une cité, et s'il y a un lieu fascinant dans la vieille ville c'est bien son marché aux poissons, aux oiseaux et aux insectes. On ne tombe pas dessus par hasard, il faut passer entre deux magasins de fleurs pour pénétrer dans ce marché couvert.
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Ouvrez ouvrez.... |
Si les oiseaux et les poissons sont les animaux de compagnie préférés des shanghaiens, les criquets sont considérés comme des portes bonheurs. On peut en trouver des centaines dans ce marché, dans un concerto assez envoûtant.
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The Voice... |
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Choix cornélien |
Certains hélas viennent ici acheter des combattants, car il y a des combats clandestins de criquets. Ceux là peuvent passer beaucoup de temps à inspecter la bête sous toute les coutures avant de faire leur choix.
Cuisine, la suite....
J'avais déjà abordé ce thème dans un article précédent, mais le sujet est vaste et mérite qu'on y revienne. Un des incontournables est la fondue chinoise ou "hot pot", c'est le plat convivial par excellence, un peu comme nos savoyardes et bourguignonnes.
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Hot Pot |
On plonge les ingrédients (pas toujours bien identifiés) dans deux bouillons, dont un très pimenté. Attention il y a un ordre et un process à respecter sinon on peut sortir avec le ventre un peu en vrac. Plus de peur que de mal de mon coté.
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red hot |
Dans les autres incontournables on trouve évidemment les raviolis à la vapeur. Attention, certains contiennent du bouillon, et quand on ne s'y attend pas et qu'on mord dedans il y a un effet gag garanti...
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Le Crystal Jade, mon resto préféré à Xintiandi |
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Raviolis au bouillon, mordez dedans et le piège se referme... |
Le crabe est une autre spécialité de Shanghai. On choisit le type de crabe et la préparation, et on peut le partager car c'est copieux.
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Ambiance Nouvelle Angleterre, l'équipement est fourni avec... |
Attention certains guides ont des goûts de luxe, j'ai immédiatement compris en poussant la porte des toilettes de ce restaurant du Yunnan que l'addition allait être aussi épicée que les plats.
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"Petit bain de fleur autour du lavabo, addition à 25 euros" |
Dernière soirée à Lujiazui...
Lujiazui, c'est le quartier d'affaires avec ses grandes tours qui dominent la rivière et le Bund. Impensable de ne pas aller passer une petite soirée là bas avant de rentrer.
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Sunset sur le Bund |
La nuit tombe et les buildings s'illuminent doucement. C'est vrai qu'au pied de ces immenses tours on palpe la démesure, et on peut comprendre les scientifques qui affirment qu'à l'horloge du monde il est déjà minuit moins deux. C'est au passage ce que chantait deja au début des années 80 les Iron Maiden dans "Two Minutes to Midnight", les groupes de hard rock ont toujours été visionnaires.
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Les chasseurs d'images sont de sortie pour la "Perle de l'Orient" |
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Le décapsuleur, la tour Jinmao et la Shanghai tower qui "pousse" pas droit |
La veille j'avais tenté de monter en haut de la tour Jinmao, mais c'était fermé pour mauvais temps ("bad weather, see nothing"). Ce soir ce sera donc la world financial tower, le décapsuleur pour les intimes. Les ascenseurs du décapsuleur vous amènent vite sur le toit de la ville, à plus de 400 mètres, mais bien en dessous de sa voisine la Shanghai tower.
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96 ième étage, 435m |
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Depuis l'observatoire, la tour Jinmao et l'Oriental Pearl |
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La vue sur le Bund, à gauche la Shanghai Tower qui s'élvève beaucoup plus haut |
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Selfies, snaps et facebook time dans l'observatoire |
Dernière soirée c'est aussi l'occasion d'aller tester le Shanghai branché, direction le Flair le rooftop du Ritz-Carlton. Premier truc bluffant: l'accueil de l'hôtel se trouve...au 52 ième étage de la tour. Deuxième ascenseur et on débarque dans un bar à cocktails electro, discjokey, et jolies serveuses vous appellant par votre prénom.
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Ambiance electro branchouille au Flair |
Coté fréquentation on a droit aux golden boys locaux, et à quelques expats qui se prennent un peu pour les rois du monde, mais qui auraient du mal à frimer comme ça dans la nite life parisienne. En tant d'occidental seul, habillé jean baskets, vous êtes potentiellement un nouveau riche en visite d'affaires. Vous bénéficiez donc d'un fort capital sympathie auprès de quelques jolies filles qui sont peut être là pour mettre un peu de sauce soja dans leurs dimsuns. Coté tarif c'est des super cocktails à 15 euros, finalement les prix d'un café lambda parisien.
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Zàijiàn Shanghai |
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Direction le métro, demain départ à l'aube pour l'aéroport |
Tell the world i'm coming home...
Et voilà c'est parti pour une longue journée de voyage, à commencer par 1h30 de métro pour aller tout au bout de la ligne 2 rejoindre l'aéroport international, ensuite l'attente, puis 13 heures de vol...
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6h du mat dans le métro pour éviter le rush |
La Chine c'est facile d'y rentrer dès lors qu'on est en règle, par contre ça rigole pas pour en sortir. La sécurité de l'aéroport est très impliquée, tout est passé au peigne fin, et c'est avec une certaine appréhension que je me suis rendu au check bagage où j'avais été convoqué pour une anomalie. J'ai donc dû attendre mon tour, puis tout sortir devant des agents moyennement souriant. Pas trop bien compris sur quoi ils avaient bloqué, mais bon finalement j'ai tout remballé et mon bagage est bien parti en soute, ouf...
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Boarding time, China Estern pour Paris |
Un petit mot sur la compagnie, China Eastern a beaucoup de progrès à faire pour s'aligner sur les autres compagnies Sky Team. Alors oui le billet était cadeau (450 euros aller/retour) mais c'était quand même un billet Air France, opéré par la compagnie chinoise par le jeu des alliances. Il y a quand même eu un moment drôle, quand l'avion a commencé sa descente sur Paris et que les coachs Tai Chi se sont invités sur les écrans pour faire bouger les passagers.
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Beaucoup de succès pour le tai-chi |
Un vol smooth, mais la mauvaise surprise à peine sorti de l'avion de tomber sur un barrage de police pour contrôle des passeports. C'est quoi cet accueil, il y a de toute façon l'immigration à passer. Encore un grand moment quelques couloirs plus loin lorsque le gars qui aiguille pour les contrôles d'identités dit à une dame en articulant très fort "vous parlez bien français", et qu'elle lui répond "et oui, mais je vis ici moi...".
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La jolie inconnue du Bund |
Au final une très belle experience, j'ai découvert une ville envoutante, une population bien installée dans son époque et qui semble globalement confiante en l'avenir. Des gens plutôt à l'aise, avec qui il faut et il faudra de plus en plus compter tant le barycentre de l'économie mondiale s'est déplacé à l'est.
Maintenant j'ai des envies d'Hong Kong et de Macao, à suivre....
Zàijiàn
N.
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