samedi 14 septembre 2019

World of Banksy

      Une américaine parlait l'autre jour de "lituation", qui est la contraction (comme souvent dans l'argot américain) d'une "lit situation", en franglais on traduira par "moment cool". 
 
     Alimenté par le slang, le langage américain, vu des amateurs de films en VO comme moi, semble en perpetuel mouvement. On trouve même dans ses néologismes des noms d'entreprises :  "let me google the address", ou encore la fameuse ubérisation de la société à laquelle on ne peut échapper dès lors qu'on allume la télé.  Au passage je ne partage pas la définition qui est faite de l'ubérisation, on y parle principalement de nouvelles technos alors que le vrai tournant, à mon sens, c'est bien que ce sont des citoyens qui s'échangent des services sans passer par des professionnels (je loue ma chambre, ma voiture, mes talents culinaires, de bricolage...), mais bon c'est anecdotique. 

L'ange au gilet pare-balles
     Au même moment chez nous, des "sachants" dépensent beaucoup d'énergie à bouter ces nouveaux mots "anglois" hors de notre vocabulaire, en essayant d'inventer l'équivalent français. "To google" donnera le verbe "googler ou googliser" (mouais...), et pour remplacer le verbe "spoiler" employé à tours de bras depuis l'avènement du règne des séries, un esprit éclairé a trouvé la parade ultime: "divulgacher". Vous l'entendez évidemment tous les matins à la machine à café : "Oh les gars j'ai pas eu le temps de regarder le dernier épisode de Game of Thrones, merci de ne pas divulgacher" ... 
 
    Après ces réflexions sur le language urbain nous allons rester dans la contre-culture, avec une visite à une mystérieuse forêt itinérante, et surtout l'exposition street-art à ne surtout pas manquer en cette rentrée, ambiance "Ça fait dix fois que je le répète: c'est  Banksy, et pas Bansky !" c'est parti...
 

World of Banksy

  
     En matière de street-art, Banksy c'est le Graal. L'artiste le plus connu, mais que paradoxalement personne n'a jamais vu car il cache son identité, est une légende planétaire.  

L'expo hors-norme de la rentrée
   Profondément anti-système, Banksy produit des oeuvres autant engagées que poétiques, souvent drôles, avec une vraie intelligence et un vrai sens de la formule. L'artiste aime opposer l'innocence de l'enfant face à la barbarie, ce qui donne souvent des tableaux percutants et dérangeants.

    Et la bonne nouvelle c'est que jusqu'à la mi-novembre, l'Espace Laffayete-Drouot, située près des grands boulevards, expose une centaine d'oeuvres sur plusieurs étages. 

Énormément de monde à l'expo, d'où les prolongations
   Alors que sait-on sur Banksy ? Pas grand chose en fait, c'est probablement un homme, citoyen britannique, qui doit avoir une petite 45 aine, et qui a fait ses premiers pas d'artiste à Bristol avant de faire du monde son terrain de jeu. 

Des oeuvres engagées
 
Dorothy, du magicien d'OZ, is in trouble
  Banksy sait théâtraliser ses apparitions, et pour quelqu'un que personne ne connaît il sait très bien gérer son (absence d') image. Il va se faire oublier pendant un certain temps, pour ensuite produire quelques oeuvres près d'un lieu symbolique (jungle de migrants, Bataclan....) qui vont faire le buzz. 

"Rage, the flower thrower", le manifestant qui lance des fleurs, sans doute l'oeuvre la plus connue
  Banksy est allé graffer jusque sur le mur de séparation en Palestine; à New-York le maire Bloomberg a mis le paquet pour pouvoir l'interpeller, à priori sans succès.  

Une balade poétique

Reconstitution d'un hotel décalé qu'il avait construit en Palestine avec vue sur le mur.
  Le gars a même ouvert une parodie de Disneyland en Angleterre, déprimant et super glauque, que je voulais visiter mais qui a fermé trop vite. Dans les bonnes anecdotes, Banksy a également acheté dès la sortie tous les disques de Paris Hilton dans un magasin, les a trafiqués, puis les a remis en douce dans les rayons. 

L'attente, en vain
  Depuis les attentats du Bataclan où il était venu taguer des hommages, il vient régulièrement sur Paris dénoncer les actions du gouvernement et le traitement reservé aux migrants. Banksy est une telle référence que dès qu'une oeuvre apparaît et est authentifiée, une plaque en plexiglas est posée dessus pour la protéger. On se rappelle de la petite fille recouvrant une croix gammée qui avait été dégradée à Paris.   
 
 
 
    Alors comment authentifier l'oeuvre d'un artiste que personne ne connaît ? Il y a son compte Instagram, Banksy a également mandaté une société qui se charge de confirmer (ou pas) si une production est de lui. Anti-système, mais sachant parfaitement surfer le système...
 
    D'ailleurs son dernier gros coup de buzz a été l'oeuvre qu'il a vendue une fortune aux enchères, et qui s'est auto-détruite juste après la vente.
 
 
    Coté fréquentation l'expo est un franc succès mais je m'attendais à une audience plus cosmopolite, plus bigarrée, avec un peu plus de couleur.  En ce samedi estival j'ai peut être choisi un créneau trop standard, mais je me suis déjà fait la remarque qu'il y avait souvent plus de diversité aux expositions classiques (cubisme, impressionnisme...) qu'à cellles traitant de la contre-culture.
 
    Je m'arrête là pour ne pas trop divulgacher, n'hésitez pas à aller affronter la foule dans les méandres de l'Espace Lafayette-Drouot pour une superbe balade urbaine, les infos ici  
 

La Forêt Escargot

   On reste dans le street-art pour cette expo itinérante qui mêle poésie et écologie, le tout dans un escargot géant construit par les 26 artistes qui participent à l'évènement.
 

La Foret Escargot
  A l'intérieur une forêt magique ou chaque artiste a pu laisser exprimer sa personnalité, avec en toile de fond la préservation de notre environnement.    

La foret, avec les pandas de Doudou Style
    On y retrouve les acteurs habituels du street art Parisien, dont Doudou'Style avec ses traditionnels pandas, sans oublier l'incontournable Vinie et ses métisses. 

Vinie

On croise souvent sur Paris les métisses aux cheveux colorées de Vinie
  L'expo est à double lecture, les enfants adorent car c'est très visuel, les adultes adorent également car... c'est très visuel. 

Up Side Down

L'arbre Dragon

Et ceux qui viennent le défier.. Danger

La trapéziste en louboutins

      Une belle balade pour petits et grands, nous l'avons vue à Stalingrad et elle doit être actuellement en route pour Malakoff , les infos ici


 Vacances en vue

   
     La semaine prochaine c'est les vacances,  ça va être un long vol vers un lieu dont on parle beaucoup en ce moment, et que je vais découvrir.

petit indice
 
  Le prochain article viendra donc de far far away

  Bonne soirée bon we

  N.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire