dimanche 14 avril 2019

Escapade au Laos - Escale à Bangkok

   Le pays du million d'éléphants, c'est comme cela qu'on appelait le Laos pendant son âge d'or, au temps des royaumes khmers. Un an après, presque jour pour jour, me voilà donc de retour en Asie du Sud-Est, pour découvrir sans doute le pays le plus énigmatique de la péninsule indochinoise. A quelques jours de la Songkran, la fête de l'eau qui célèbre le nouvel an bouddhique, si on fait abstraction de la température c'est la période idéale pour rendre une petite visite à ce pays totalement enclavé, privé de tout accès à mer.

Sawadee Khap Wat Pho 
     Mais pour l'instant direction l'hyperactive Bangkok pour retrouver les amis et compagnons de route, ambiance " Bangkok, oriental setting, and the city... la la la ♫" c'est parti...
   

Looong trip

    
     Quand on additionne les temps de vols, d'escale, les passages à l'immigration et autres transferts depuis les aéroports, on sait lorsqu'on claque la porte qu'on en prend pour presque 24 heures. Aussi faut-il avoir bien préparé son itinéraire, et prendre de la marge, afin d'éviter le gros coup de stress qui va vous suivre pendant tout le trajet.
 
     D-Day, à chaque départ j'ai le même rituel: après le tour de clé je vérifie une dernière fois que j'ai bien sur moi passeport et carte bancaire, le reste on peut toujours s'arranger.

Un bon restau africain pour se mettre en mode cooling la veille du départ
   Parmi les multiples moyens de rejoindre l'aéroport Charles de Gaule le train me semble le meilleur compromis, mais une des différences entre la théorie et la pratique, c'est qu'en théorie un train sur deux est direct depuis Paris. Et pour simplifier la chose, la même plate-forme dessert différentes destinations.
 
     Alors vous tentez de prévenir les touristes autour de vous afin qu'ils ne montent pas dans le mauvais train; train qui prend soudain des airs de "destination finale" pour ce couple de touristes asiatiques, à l'autre bout du quai, qui vient d'embarquer dans la mauvaise rame, sans arme mais avec bagages... Messieurs de la SNCF ou de la RATP, pour le bénéfice de tous, ne pourriez-vous pas annoncer clairement au micro la destination du train actuellement à quai ?

J'en laisse passer encore un, et direct ou pas j'embarque dans le prochain.  
      Puis c'est le traditionnel parcours check-in, police des frontières, sécurité; et enfin l'attente au calme, jusqu'à ce que la vague sable et sang du personnel navigant ne vienne annoncer l'imminence de l'embarquement. Dehors le "toruk" ronronne paisiblement, et prend des forces avant la traversée.  

EK-372 boarding now.
     En passant, c'est incroyable et triste que que ce flambeau qu'est l'A380 n'ait pu trouver son public, au point que le constructeur annonce la fin de la production d'ici deux ans.
 
     Dernier message du commandant de bord pour annoncer le décollage, juste le temps de me coller le traditionnel "space oddity" dans les oreilles, et la bête s'élance sur la piste. 

Toruk Makto
    Quelques heures et un stop plus tard, le "toruk" se pose majestueusement sur le tarmac du fantastique aéroport Suvarnabhumi, qui se prononce relativement différemment de comment il ne s'écrit; pour nous occidentaux ça donne quelque chose comme "souanapouuum". Passage rapide à l'immigration où les policiers portent les chemises à fleurs de la Songkran, difficile de ne pas sourire quand on voit le sticker "pas de pourboire svp" collé sur la vitre de l'officier en train de tamponner votre passeport. Reste plus qu'à sauter dans le premier train pour rejoindre l'hypercentre, Sawadee Khap Bangkok ! 

Bientôt à l'hôtel...

Sawadee Khap Bangkok

  
     Je ne vais pas revenir en détail sur Bangkok; dans les grandes lignes il faut imaginer une mégapole grande comme dix fois Paris, avec un hypercentre très moderne, en expansion au nord, au sud et à l'est; et avec à l'ouest la vieille ville bordée par le fleuve Chao Phraya. 

Les couleurs de la vieille ville
     La plupart des choses sympas à voir dans Bangkok se trouvent dans la vieille ville, mais si le centre est pas mal desservi par les transports, avec en particulier un superbe sky-train et un métro performant, la vieille ville, elle, se mérite.

     Le bateau est un moyen original de s'y rendre, vous pouvez prendre un express sur la Chao Phraya avec les touristes, ou voyager avec les locaux sur les klongs, des espèces de canaux pas très entretenus qui, par endroits, sillonnent la ville.

Les bateaux "bombardent" sur les klongs pour faire un maximum de rotations.
   Comme c'est utilisé par les locaux le billet est cadeau (5 THB = environ 15 centimes d'Euro), mais les bateaux ralentissent plus qu'ils ne s'arrêtent aux différents points, vous avez intérêt à faire attention en embarquant, surtout si vous êtes chargés, car croyez-moi la dernière chose dont vous avez envie est de chuter dans l'eau du klong...

Périlleux...
     Si tout s'est bien passé ,vous pouvez enfin profiter de la vieille ville avec ses temples, son mystérieux chinatown, "Old Farang" le quartier historique où résidaient les premiers étrangers (farang = étranger), "Khao San" le quartier hippie, point de chute des backpackers qui peuvent s'y loger pour trois fois rien.

Le calme, à quelques rues de l'effervescence de Chinatown


Business dans la vieille ville

"I said Wat you want ?"

 
     Les Wats désignent les temples, et dans la vieille ville il y en a de  remarquables, à commencer par mon préféré, le Wat Pho et son bouddha couché long de 45 mètres.
 
 
    La proximité du Palais Royal fait qu'il est relativement épargné par les touristes, c'est à mon sens le temple le plus impressionnant, et je lui rends une petite visite chaque fois que je passe dans le coin.  
 
Le temple restaure les statues de Bouddha
Au calme, loin des batailles de perches à selfie du Palais Royal tout proche

Un petit shoot de zénitude
       Juste en face se trouve le Wat Arun que j'ai enfin pu voir illuminé, car il était en restauration ces dernières années. 

Wat Arun, au bord de la Chao Phraya

Petit guide de survie à Bangkok


    
     Bangkok n'est pas une ville dangereuse, le plus risqué ici reste sans doute de traverser sur des passages piétons non protégés par des feux, qui sont d'une utilité toute théorique.

 
     Alors vous avez cette sourde impression que si vous vous engagez de façon déterminée, les véhicules vont s'arrêter et vous laisser passer, mais si l'intuition n'est pas bonne c'est cher payé...
 
     Et bien soyez patient, une vieille femme va bien finir par se pointer, et s'engager en marmonnant et en moulinant des bras, ce qui a un effet magique sur la circulation. Vous n'avez plus qu'à prendre courageusement l'aspiration et marcher dans ses pas...
 
Should I cross or should I don't
    Le second ennemi du touriste à Bangkok est la chaleur, la ville est une fournaise, et en avril la température monte facilement jusqu'à 40° à l'ombre (quand il y a de l'ombre). Il faut s'habiller léger, boire beaucoup, mettre un chapeau, et quand la tête commence un peu à tourner, s'arrêter dans un café climatisé (ils sont nombreux car les thais sont fans) pour commander un café glacé "thai style".
    
On trouve facilement des petits cafés super sympas où on peut commander le fameux café Yen, l'expresso glacé que les thais adorent.
     Alors il y a toujours un érudit qui viendra raconter que "quand il fait très chaud alors il faut boire très chaud... blabla.... regarde les touaregs dans le désert ! "
 
    Et bien je ne suis pas un touareg, et j'invite ce professeur à aller marcher une heure dans l'enfer de Bangkok, on verra bien ce qu'il commande. Une alternative au café Yen est le smoothie de fruits frais pressés, on en trouve des somptueux.
 
Les serveuses se sont gentiment foutu de ma gueule, tellement j'étais appliqué à prendre cette photo
   Pour finir vous allez certainement croiser ce gars qui vous appelle en souriant et qui vous tend la main. Je vais vous donner un moyen très simple de savoir si ce gars est vraiment désintéressé et veut juste être votre nouvel ami : il ne veut pas être votre ami. Un petit signe poli de la main, et tracez votre route.  

Le Havana Social Club  


   
     Une petite anecdote qui m'a beaucoup fait rire: à la sortie d'un restau, Nancy l'amie de Lo mon pote d'enfance qui vit à Bangkok, propose de nous emmener dans un speakeasy, un bar cubain caché derrière une cabine téléphonique.
 
     Mon pote et moi somme sapés comme si on sortait d'une épreuve d'immunité de Koh Lanta, et mon ami se fait pointer par le portier tout gêné, car il porte des flip-flap (chez nous c'est des tongs).
  
    Nous lisons le dress code du Havana Social affiché dans la cabine et c'est bien précisé: pas de flip-fap... 
 
Le portier vous donne le numéro de téléphone qu'il faut taper pour ouvrir la porte secrète.
   Mais on est en Thaïlande, no souci, le portier vend des chaussures 5 euros pour dépanner: cinq minutes après c'est Mojito et Cuba Libre.
 
Ha les belles chaussures toutes neuves, je rigolais tellement que je pensais que la photo serait floue.
Au final une excellente adresse, merci Khun Nancy

Next step le Laos


   
     Après deux petites journées dans l'ancienne capitale du Siam il est déjà temps de repartir, direction l'aéroport dans un taxi "évangéliste", qui m'a donné du "bless you !" pendant tout le trajet, sur fond de gospel extasié.  

Jésus he knows him ...
Embarquement vol Bangkok Air pour Luang Prabang


     Cap sur Luang Prabang, la capitale culturelle du Laos.
 
     Au passage ici c'est la Songkran, le nouvel an bouddhique; ça va vous épater, mais on est en 2562 !


     Sawadee Pi Mai.
 
     N.
 
 

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