samedi 21 mars 2020

Un hiver 2020

   "A Paris dans le métro plus personne ne touche les barres, dans six mois on est tous champions de surf" plaisantait un internaute sur un énième article anxiogène; c'était début Mars, c'était il y a un siècle... 

    Il semble depuis que le battement d'aile de la chauve-souris de Wuhan a semé la tempête aux quatre coins de la planète, et frappé avec d'autant plus de force ces pays qu'on pensait les mieux aguerris. Une belle illustration de la fameuse (fumeuse?) théorie du chaos, qui suit des équations impitables mais qui peut se résumer vite fait en : "la nature est imprévisible, rien ne peut garantir la stabilité d'un système sur le long terme, il faut toujours être en capacité de s’adapter...". 
     

    Contrairement à l'attaque terroriste, il n'y pas de réponse politique à apporter à l’épidémie, pas de "tous en terrasse", pas de "je suis Charlie"... la seule réponse est de faire peuple et de faciliter le plus possible le travail des services de santé qui vont mener le combat pour nous, mon padre parmi eux, avec des moyens indignes d'une prétendue grande puissance.  Le temps viendra où il faudra dégager les responsabilités de comment nous en sommes arrivés là.  

     Alors oui il va falloir faire pendant quelques semaines avec cette "distanciation", que certains appellent "sociale", mais qui n'est au final que "physique" au vu des moyens permettant de maintenir le contact.


Le Château de Gruyères
      Allez je ferme la trop longue parenthèse sur l'actu et je reviens sur cet hiver 2020 qui s'annonçait pourtant sous les meilleurs hospices... heu auspices; j'avais déjà tické deux items sur ma todo list 2020 et je m’apprêtais à m'envoler pour l'Asie pour cocher la troisième case... 

   En cette arrivée du printemps on rembobine et on revient aux fondamentaux, ambiance "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt jours ne peuvent pas connaitre" c'est parti....


La raclette à Gruyères

     
    Alors, si pour certains l’incontournable 2020 était de partir admirer les reflets rosâtres au lever du soleil sur le Taj Mahal; si pour d'autres d'aller se mêler au cortège coloré des joggeurs au cœur du Central Parkj'avais envie pour ma part de faire rimer sport et aventure en ce début d'année, et c'est donc naturellement que j'ai mis tout en haut de la todo list 2020 une escapade raclette à Gruyères, au cœur des montagnes suisses

   Au-delà de la balade gourmande, la suisse c'était aussi et avant tout l'occasion de rendre visite à ma grande amie Gnaroum, aka (also known as) "la nièce", aka "la Princesse du Sahel", qui a quitté l’effervescence parisienne pour mener de front, et avec brio, sa vie de famille et sa carrière chez nos voisins Helvètes

    
Ville de Gruyères, oklm
   
  Gruyères, c'est typiquement la petite cité médiévale, située à la croisée des chemins, et qui domine de quelques hauteurs de clochers les vallées environnantes au cœur de la région de La Gruyère. Vous  l'aurez compris, ici tout tourne autour du fromage éponyme.


     Coté difficulté, l'escapade à Gruyères ce n'est pas le GR 20 hein, à la limite le GR vin blanc, indispensable pour accompagner la raclette ou la fondue qui reste l'étape incontournable de la visite.

 

Le décor qui va avec le plat
     Le seul risque que vous prenez serrait de demander à un local, après quelques verres,  comment se fait-il que plus il y a de gruyère plus il y a de trous, et paradoxalement plus il y a de trous, moins il y a de gruyère... 

    Surtout gardez cette blague pour vos dimanches confinés avec vos beaux-parents car sachez-le : le gruyère n'a pas de trous !!!   Prétendre le contraire ici c'est casus belli, au mieux vous passerez pour un vulgaire amateur d’emmental.



La raclette au gruyère, qui n'a pas de trous !!!!
     Après la raclette une marche digestive s'impose, l'occasion de déambuler dans les vieilles ruelles moyenâgeuses qui donnent de jolis points de vue sur la contrée. 

     Alors si vous êtes fan de Goldorak, ici  c'est plutôt ambiance Heidi. On s'attend plus à croiser le grand-père chelou que de voir surgir un Golgoth 45 flambant neuf. Et pourtant, à deux pas du château, on peut trouver un véritable OVNI, l'Alien Café, dessiné par le créateur du monstre himself.


Alien Café
     Une fois la porte poussée on se retrouve à l’intérieur du monstre, ou peut-être de son vaisseau. C'est délicieusement glauque, et cela contraste tellement avec l’ambiance médiévale autour qu'on reste abasourdis quelques secondes, le temps de prendre conscience du lieu.


La véritable étape contournable de la ville.
    Donc si vous vous baladez un jour dans les Préalpes suisses, n’hésitez pas à passer un après-midi à Gruyères, déguster une raclette ou une bonne fondue, et passer prendre le café ou le digeo avec Ridley Scott et son huitième passager.

    Et pour finir encore un grand merci à la princesse du Sahel qui nous a reçus comme des rois, mieux même, comme la famille; et qui a pu dégager du temps, une denrée rare au vu de ses multiples activités.
Excursion suisse à refaire, l'opus II est déjà dans les cartons...


Merci la nièce

Un samedi à Madrid

     
     J'adore Madrid, c'est une ville que j'ai appris à connaitre avec le travail, et je m'étais promis pour 2020 de passer une journée détente dans la capitale castillane, car mes dernières visites là-bas s'étaient réduites à des allers-retours éclairs pour le taf. 

    Aussi quand j'ai appris que je partais bosser quelques jours à Gétafé, la banlieue un peu indus et militaire de Madrid, j'en ai profité pour prolonger et m’accorder un samedi madrilène comme je les aime.



La déco un peu "virale" de l’hôtel de Getafé annonçait un sombre présage 
    Quand finalement j'ai dû me rendre sur place l'Italie était déjà dans le rouge, la France ouvrait doucement les yeux avec l’accélération des cas, et l'Espagne était encore dans une espèce de vivre ensemble, une communion qui est magnifique en temps normal, mais là je me suis dit que le réveil allait être douloureux. 

    J'ai fait en sorte de passer mon vendredi soir et mon samedi en prenant les précautions qui s'imposaient, et hélas cela n'a pas raté, dans les jours qui ont suivi on a vu le nombre de cas exploser, et la ville a basculé en moins d'une semaine dans l'état d'urgence.



La belle Plaza Mayor, avant la tempête
     Pour la suite je vais partager avec vous, et en images, le samedi madrilène idéal à mon sens. Alors on commence par l'hôtel, je prends généralement mes quartiers entre Mayor et Grand Via, autour de la Puerta del Sol le centre névralgique de la movida madrilène. 

     Pour commencer la journée en douceur, rien de mieux qu'une petite visite au Palais de Cristal qui trône au cœur du Parque del Retiro. Le Palais de Cristal est beau à toute heure de la journée et en toutes saisons, il nous transporte dans des contrées imaginaires, on se croirait dans du Tolkien

    
Le Palais de Cristal, beau même en hiver

Le Palais de Cristal 
    A la sortie du parc c'est le quartier des musées, il y en a trois majeurs dont le Prado, sans doute le plus célèbre d'entre eux.  Avec le temps j'ai pu faire les trois, mais je confesse que je ne viens pas à Madrid pour passer mes journées dans les musées, au maximum un et cette fois j'ai choisi le musée Thyssen Bornemisza face au Prado.


Musée du Prado

Musée Thyssen
  Tout au sud du quartier des musées vous pouvez trouver la gare d'Atocha qui a été durement touchée par des attentats il y a une dizaine d'années. La gare héberge un improbable jardin tropical qui mérite une petite visite.


Sous la verrière, la jungle
   Alors si vous êtes dans le timing, il est à peu près treize heures, les jambes tirent un peu et il commence à faire faim. Direction l'hypercentre via la looooongue rue d'Atocha qui traverse des quartiers sympas, et on se dirige vers la Grand Via où se trouve ma cantine à tapas : le Mercado de la Reina


Grand Via, des airs de New York
Ma cantine, le Mercado de la Reina, avec des tapas magnifiques et une ambiance bobo sympa
Mon Royaume pour du Jamon
   On a refait le plein, direction maintenant un espèce de manoir à la sortie de la Grand Via, l’hôtel particulier Ceralbo, pour une plongée dans les excès et les dorures du temps de la splendeur madrilène.


Grand Via

Hotel  particulier Ceralbo, l'escalier magistral
Ballroom
    Une petite faim en sortant ? Il y a pas mal d’établissements Museo del Jamon qui proposent des tapas sympas à prix sympas.


Petits break au Museo del Jamon
Mon Royaume lalala
  On arrive en fin d’après-midi, direction la Malasana d'où est partie la movida, ce mouvement de contre-culture qui est né à la chute de la dictature, et qui explique je pense encore aujourd’hui pourquoi les espagnols aiment tant sortir et se retrouver pour partager.


La Malasana 
Les ruelles de la Malasana
Les fameux ciels madrilènes au sunset
    La nuit tombe doucement, pour finir cette belle journée direction le très touristique mais incontournable Mercado San Miguel pour un apéro dînatoire.


Sol, la foule commence à se ressembler et ça va bientôt être la tournée des bars
L'incontournable Mercado San Miguel
Vino y tapas...
...y sangria
    Et voilà pour ce samedi madrilène carte postale, même si on a évité le palais royal et les autres lieux touristiques. Pas certain de pouvoir refaire un samedi comme cela dans les semaines à venir, mais je m'engage à y retourner avant la fin de l'année.
  
Dimanche à l'aube, Madrid Barajas airport
    J'ai dû annuler mon troisième point de la todo list qui m'amenait à Bangkok pour être témoin de mariage d'un de mes grands amis d'enfance, hâte de pouvoir y aller pour célébrer cela.   

    Pour la suite je vais taper dans le stock car je n'ai pas trouvé la checkbox "sortie pour blog" sur la feuille de déplacement dérogatoire. Si je peux aider à distraire les quatre ou cinq personnes qui lisent les articles ce sera toujours cela de pris. 

      Bonne soirée à tous, take it easy. 


      N.


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